Ouh quelle horreur. Autant J'avais adoré The Lobster et Mise à mort du cerf sacré était à la limite du soutenable mais là c'est trop malsain pour moi et la démarche cinématographique du réalisateur me passe sous le nez. Reste la mise en place d'une ambiance de plus en plus tordue qui va crescendo tout au long du film jusqu'à atteindre un pic insoutenable. Après le jeu des acteurs est excellent
Je conseille ce film à partir de 15 ans (notamment à cause d'une scène pornographique) 9.5/20
Prix Un certain regard du Festival de Cannes en 2009, le dernier film de Yorgos Lanthimos porte haut et fort sa récompense. Ce prix a pour vocation de mettre en avant un cinéma atypique. Canine ne déroge pas à la règle... La suite sur Vivons curieux !
Aussi bizarrement drôle que cruel, symbolique mais sans lourdeur excessive, 'Canine' est une réussite tant sur le fond que sur la forme. On en ressort secoué, mais nourri intellectuellement.
Canine est un film bouleversant, au sens propre du terme. Il s'en dégage une atmosphère étouffante. Quand on repense à ce film il fait peur. On se demande comment les enfants on en pu arriver là ? Il ne connaissent le monde que par l'intermédiaire de leurs parents qui leurs racontent ce qu'ils veulent. Outre l'exemple de l'avion ou du zombi, on pourra citer que pour les enfants (ceci leur ayant été enseigné par leurs parents), le fait de franchir la clôture est mortel si on ne sort pas en voiture. Ainsi pour aller chercher un avion (un jouet) tombé malencontreusement dehors, 1 mètre dehors, le père sort en voiture rentrant dans son propre jeu ... Le titre du film vient du fait que, toujours selon les parents, pour quitter l'enclos familial il faut attendre d'avoir perdu une canine (ce qui est faisable), mais pour apprendre à conduire il faut qu'elle repousse (impossible). Ainsi les parents sont sûrs que leurs enfants ne partiront jamais. L'endoctrinement des enfants dans ce film n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui d'un dictateur sur sa population.
C'est donc une petite perle du cinéma, extrêmement crue (inceste, violence, ...) que je conseillerais à tous ! (sauf peut-être les enfants)
Ce premier film du jeune cinéaste grec Yorgos Lanthimos arrive sur nos écrans couvert de récompenses dont le prix Un certain regard au dernier festival de Cannes. Comme tous les films qui sortent de l'ordinaire, il divise et la critique et les spectateurs. D'aucun y voient des paraboles sur le capitalisme, sur le totalitarisme, un chef d'œuvre, un navet... Bref un peu de tout et de n'importe quoi. Mieux vaut ne rien lire ou entendre avant de voir un film mais de nos jour c'est bien difficile. Pour ma part j'ai bien aimé. Comme les films de Lynch (à qui on le compare) il ne faut pas chercher à comprendre. Parti de là on a droit à tout, de la violence à l'inceste, de l'humour à l'absurde. Avec une certaine aisance le metteur en scène nous glisse subrepticement dans le quotidien de cette famille atypique où l'on devient bien malgré nous (ou pas) des voyeurs. L'ambiance est donc forcément spéciale, à la fois pesante et légère. Le tout est très dérangeant, mais laisse quand même un certain plaisir coupable. On ne voit pas très bien où cela veut en venir mais on s'en fiche un peu tellement on est presque fasciné par cette histoire. Une belle interprétation d'ensemble ne gâche rien. On ne sait jamais comment s'appelle les personnages, aucun nom n'est prononcé sauf celui de Christina, seule autorisée à pénétrer dans la maison, à ses risques...Un film étrange et pas banal à ne pas mettre dans toutes les mains...
Que se passerait-il si votre vision du monde ne se limitait qu'aux affirmations d'une personne dans un périmètre restreint bien défini ? Imaginez vous grandir et devenir adulte sans n'avoir jamais quitté votre domicile, abusé par les mensonges perpétuels de vos parents vous façonnant un monde de codes et de règles complètement faux ? Canine est une fenêtre vers ces questions que vous n'avez jamais du vous poser. C'est en cela que le film, véritable ovni à la fois étrange et intelligent trouve sa force. Ce père de famille façonne le monde qu'il désire à ces enfants en les enfermant chez lui à l'aide de mensonges et si cela donne parfois droit à des scènes absurdes mais malgré tout assez touchantes (les "zombies" dans le jardin, écouter chanter grand-père), l'ensemble reste majoritairement dérangeant aussi bien dans certaines scènes que dans l'idée d'asservissement permanent par la tromperie qu'il semble dénoncer. Et le film, s'il souffre d'un rythme assez lent trouve son souffle dans ce voyeurisme totalement improbable, presque fantastique et montre bien que tout contrôle possède sa part d'imprévus. Ca démarre avec une part de mystère et d'incompréhension qui nous surprend, puis on oscille entre sourire et dégoût pour être lâché au final avec tout un tas de questions. Certes au générique de fin, on reste perplexe mais avec le temps, on se rend compte de toute la cohérence et de l'intelligence de cette oeuvre à première vue sans queue ni tête, de ce film Grec qui nous sort des sentiers battus du cinéma sans oublier de faire des clins d'oeil à de véritables classiques du divertissement. Déroutant sur le moment ce qui empêche de l'apprécier pleinement mais néanmoins brillant.
Primé à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard, Canine de Yorgos Lanthimos interpelle le spectateur par son ambiance dépouillée et un propos ô combien original. On est dans du cinéma d'auteur ambivalent, dans une fable surréaliste pointant du doigt toutes les formes de privation. Un père et une mère de famille s'occupent à leur façon de leur fils et de leurs deux filles, en les éduquant loin du monde et en inventant des apprentissages singuliers. Le papa paie Christina qui s'occupe des besoins du garçon cependant qu'elle-même deviendra l'élément perturbateur de ce petit univers insolite... Dogtooth est de ces métrages à priori rédhibitoires : propos intelligent voire élitiste, traitement froid, situations incongrues etc. Pourtant force est de constater que sous ses faux aspects distingués, le film de Lanthimos possède une force sensible remarquable. On est face à une fable sur la connaissance brimée. Ce père, sorte de dieu tutélaire, est tel un gourou aux pouvoirs de décision irrécusable. Lui et son épouse inventent leur monde (leur langage est le même, leurs définitions différentes), ils tiennent leur progéniture hors d'une société trop pernicieuse. Mais sont-ils mieux que ce qu'ils rejettent ? La réalité est distordue. Mise en scène avec un soin méticuleux, avec des plans fixes qui épousent admirablement l'atmosphère étrange de cette oeuvre et en utilisant un humour pince sans rire audacieux, Lanthimos impose une oeuvre perturbée, perturbante que la beauté formelle parvient à rendre encore plus jouissive. Du cinéma difficile mais du cinéma courageux. 4/5
Yourgos Lanthimos appartient à une race rare dans le cinéma contemporain, celle des réalisateurs qui n'ont pas peur de provoquer, quitte à aller trop loin, d'invoquer sexe, mensonges et violence pour construire des situations choquantes qui seront reçues avec toutes sortes de sentiments, hormis la tiédeur. Canine est le film d'un grand malade qui semble se cannibaliser lui-même à moins qu'il n'y ait une forte volonté d'auto-parodie (de nombreux indices le laissent accroire), ce qui rend l'objet encore plus déstabilisant (tant mieux). Ce huis-clos oppressant est aussi très ludique et est mis en scène avec de vrais partis pris (décadrage de l'image, disparition du son etc.). C'est vrai que c'est parfois un peu trop (admirez l'artiste sans filet) mais terriblement excitant dans sa forme. Le cinéma grec, avec également Strella, ne se réduit désormais plus exclusivement à Angelopoulos. Bonne nouvelle.
Canine est un film original qui traite de l'éducation rigide est c'est un euphémisme que vont recevoir 3 enfants par leurs parents. Cette éducation est sur protectionniste,car les parents mentent à leurs enfants sur le monde qui les entourent,en leurs faisant miroiter que leur monde est dangereux,(ces enfants surement majeurs ont le QI d'enfants de 5ans).De plus on remarque que les enfants n'éprouvent aucune émotions,autant dire qu'ils ne vivent pas comme les autres êtres humains. Bref c'est une critique d'une mauvaise éducation parentale,qui en faisant cela ne rende pas service à leurs enfants;c'est aussi bien sur on le comprend la peur pour les parents ne "perdre" leurs enfants qui doivent normalement voler ne leur propre ailes. Bref un film très intéressant qui fait beaucoup réfléchir,et est bien sur choquant. Pour finir les acteurs sont très convaincants,la photographie très belle,mais la fin est un peu baclée.
Un film plus absurde que surréaliste, à mon sens. Certains spectateurs voudraient que le réalisateur leur livre la genèse de cette folie, une explication, une intrigue bien tricotée. Il n'y a rien de tout cela ici. À nous de faire des hypothèses si ça nous chante. Le film ouvre des questionnements philosophiques sur les conventions, le conditionnement, l'émergence du désir, mais il ne disserte pas et n'illustre rien. Il nous fait rire et nous fait horreur de la même façon, sans parti pris affiché et trop facile. C'est sa finesse.
Franchement insupportable dans le genre. L'ennui est constant et le récit qui aurait pu être intéressant, témoin le film "maison" avec une famille en autarcie proche d'une voie d'autoroute. Mais ici tout est affligeant. C'est un mélange raté d'Ozon et d'Haneke
J'étais assez curieux de voir le premier film distribué en France de Yorgos Lanthimos, qui fut couronné par l'estimable prix Un certain regard à Cannes 2009.
Autant le dire d'entrée, Canine est plus proche de l'exercice de style calculé que de l'oeuvre totale que sera plus tard The lobster. Même si les prémisses sont les mêmes (un scénario abracadabrant qui pourtant tient debout, une maîtrise formelle totale), le résultat est assez différent : Canine apparaissant comme un brouillon des films suivants.
Si les délires de Lanthimos tiennent la route, c'est par la grâce d'une imagination qui semble s'enrichir au fur et à mesure qu'elle produit. Dans le quotidien bizarre de cette famille pour le moins dysfonctionnelle (les enfants sont élevés dans une sorte de mythologie déviante qui leur cache ce qu'est le monde réel), ce sont les multiples incises qui font le sel du film. On ne peut pas croire à ce que l'on voit, et pourtant on fini par adhérer aux situations proposées, pour trois raisons principales : une direction d'acteur au cordeau, un savant mélange d'humour et de finesse d'observation, et enfin une direction artistique de toute beauté.
Canine marque l'arrivée d'un réalisateur promis à un destin remarquable, sorte de Haneke drolatique, qui filmerait avec la méticulosité d'un Kubrick.