Vu en avant première hier soir, et heureusement car si j'avais attendu sa date de sorte (le 23 décembre) je pense bien que là ou je serais à cette date, jamais je n'aurais la chance et l'immense plaisir de voir ce film, que j'ai déjà eu tant envie de voir lors de sa projection au festival de Cannes. Un des meilleurs films de l'année ! Alors déjà situons nous. Nous sommes à Téhéran, ville de tous les interdits. La musique est proscrite, sauf autorisation de l'état, et vous devinez bien entendu que pour avoir cette autorisation, il ne faut ni provoquer L'islam, ni l'état, ni rien du tout en fait... Le mieux est de ne pas en faire. Le réalisateur Bahman Ghobadi décide après avoir rencontré Negar Shaghagi, et Ashkan Koshanejad qui sortent tout juste de prison, de filmer leur expérience. Ils veulent fonder un groupe de musique, afin de sortie de l'Iran et chanter en Europe. Mais sans papier cela s’avérera très difficile. Là ou cela se complique encore un peu, c'est que ces deux jeunes gens n'ont aucune autorisation, et le réalisateur n'a droit qu’a trois jours pour filmer. Au final ils vont faire un film entre sous sols insonorisés et toit de Téhéran en 17 jours ! 17 jours pour faire un film de près de deux heures ! Dans de telles conditions c'est un exploit. Au final ce film est une déclaration d'amour à la musique en générale ainsi qu'au cinéma. Un film coup de point qui dénonce. Justement récompensé lors du dernier festival de Cannes, ce film n'est pas un chef d'œuvre au sens propre, mais il est magnifique. C’est un cri du cœur. L'image n'est absolument pas stable, parfois flou. Tout ceci est tourné caméra à l'épaule. Un film underground tout comme l'ai cette musique. C'est se qu’a voulut Bahman il l'a réussit ! Chapeau. Il aura légèrement « retouché » l’histoire mais c'est pour que le spectateur cerne au mieux les situations qui peuvent avoir lieu dans cette ville. Pour lire la suite http://photo-cineaste.over-blog.com
L'Iran underground, celui des groupes de rock, des soirées privées, des faux passeports. Les chats persans de Bahman Ghobadi, cinéaste systématiquement visé par la censure de son pays, est une plongée en apnée dans la république des mollahs, au sein d'une jeunesse étouffée sous le carcan des interdits et qui survit, en se nourrissant d'illusions et de musique. Avec ses images volées, le film de Ghobadi a toutes les vertus d'un documentaire, édifiant, sur un régime liberticide. Le scénario relie parfois maladroitement les scènes entre elles mais qu'importe la construction, il y a une telle rage dans ce film à montrer la vie d'iraniens prêts à risquer la prison, voire davantage, pour assouvir leur passion de la musique. Le film ne sera pas vu "officiellement" en Iran, mais il circulera sous le manteau, à grande échelle, comme un symbole d'une opposition qu'une dictature, aussi dure soit-elle, ne peut museler. Tant que les chats continueront à miauler, il y aura des raisons d'y croire du côté de Téhéran.