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Un visiteur
5,0
Publiée le 8 octobre 2009
On est en Israël mais on ne verra pas un coin de ciel bleu, pas un rayon de soleil, pas un joli paysage, pas de mer à l'horizon. Juste des ruelles étroites, des trombes d'eau, l'intérieur vétuste d'une boucherie de quartier. C'est l'automne ou l'hiver et c'est surtout le vase close des ultra-orthodoxes. L'histoire est d'une rare simplicité mais la lente révélation d'Aaron en dit beaucoup sur le poids qui pèse sur ceux de sa caste. Il résistera une fois, pas deux. Il aura le courage de son sentiment jusqu'à braver le patriache, jusqu'à avouer son péché à demi-mot à son épouse lorsqu'il se décide à rejoindre le troupeau. Car il ne pouvait pas faire autrement que de rentrer dans le rang. Malgré la noirceur du cadre, les visages fermés, les sous-entendus, ce film est d'une beauté confondante.
Ce film courageux, à la musique obsédante est un vrai bijou qu'il faut absolument découvrir. Les acteurs sont parfaits, l'immersion dans le monde des juifs ultra-orthodoxes à Jérusalem est une réussite : on suffoque. Jamais rébarbatif ou ennuyeux, on assiste, envouté, au rapprochement impossible de deux corps. C'est simple et beau.
Qu'il était pourtant casse-gueule ce "Tu n'aimeras point"! Mais très rapidement, Haim Tabakman sait nous rassurer sur ces intentions et c'est finalement l'une des plus belles histoires d'amour de cette année 2009 qui nous est offerte. Sobre, magnifiquement réalisé et pouvant aussi bien s'appuyer sur une très belle musique qu'une sensibilité à fleur de peau, le film évite au final magnifiquement le ridicule qui le guettait pour au contraire nous bouleverser à plus d'une reprise. De plus, la manière de réprésenter cette communauté Juive évite toute caricature, nous laissant ainsi une impression durable de véridique et de sincérité dans la démarche du réalisateur. Dommage alors que le rythme se fasse il est parfois un peu lancinant, mais cela n'enlève finalement en rien à la force de cette oeuvre austère et remarquable, assurément un immanquable de cette année cinématographique. Déchirant.
Une histoire d'amour des plus délicates, aussi bien à traiter qu'à vivre, c'est ce que nous expose avec une très belle pudeur et une très grande profondeur ce film aussi soigné dans son esthétique que dans la direction de ses acteurs et la façon de les filmer. Leurs silences, leurs regards... tout y est tellement bien dit. Il est remarquable de constater qu'avec des choses très simples, très vides ou transparentes en apparence, on peut exprimer des drames et des sentiments très forts !
Un film très habile qui a mille fois lieu d'exister et d'être vu !
Très beau film. Quelle tristesse de ne pas pouvoir vivre au grand jour ce à quoi on aspire. Dans certains pays, ça à l'air encore plus compliqué qu'en France.
La ronde des petits chapeaux noirs dans la pénombre... Brrrrrr, des Juifs orthodoxes, une bande de coincés... Voilà qu'il pleut, un portail est enfin ouvert à coups de cailloux sur une boucherie d'où toute la viande sera jetée... En plus du soin apporté à l'image pourtant assez sinistre, on entend cette onde musicale s'insinuer telle le serpent rasant les murs. Délicieux et vaguement inquiétant... "Recherche employé"... Voici nos deux hommes, le jeune et l'ancien, bougons, pas vraiment le coup de foudre... Ces extrémistes sont aussi fêtards à leurs heures, ils trinquent, apprécient les soirées douillettes en famille ou aux cérémonies religieuses, quelle pipelette que ce vieil orateur qui philosophe, il fait diversion avec cette jeune femme qui fricote où elle ne doit pas, l'occasion d'une visite collective rappelant à l'ordre... On raconte que le nouvel apprenti boucher sèmerait lle désordre partout où il passe... En fait d'homosexualité, elle se perçoit sans flagrant délit véritable. La menace par affiches placardées à mots couverts, puis intrusion d'éléments fougueux dans le magasin, conflit entre la jeune frange violente contre le patriarche, tous orthodoxes pourtant... Interdiction de plaisir "impur", amants en apesanteur reprenez-vous ou circulez... Ce sage boucher qui avoue à son supérieur spirituel "être un mort redevenu vivant" bouleverse comme l'enfant qu'on baptise.
C'est beau, c'est simple, c'est touchant. Point d'effet larmoyant exagéré façon gros mélo pour raconter cette histoire de doute, de désir, de regrets dans un univers religieux intolérant. Intéressant et épatant.
« Une histoire douloureuse mal racontée » Voilà ce que j’ai ressent en sortant de la salle. Ce film qui relate le malaise engendrée dans la communauté, et chez Aaron (Zohar Strauss) par l’arrivé d’un jeune étudiant est assez loué je juge sur sa réalisation.
Tout d’abord, pendant la quasi-totalité du film on perçoit les sentiments éprouvés et réprouvés, mais on ne parvient pas à les ressentir. (Je ne trouve pas quelle en est la cause…désolé). Ensuite, et je trouve terrible que cette scène soit loupé, le jour ou Aaron cède à sa tentation. L’étreinte entre Aaron et Ezri, devrait nous faire ressentir en même temps : une libération des sentiments, une culpabilité de l’acte… un mélange de bonheur et de honte.
Pourtant, en regardant la scène... La suite d ela critique sur http://kevinnicolas.blogs.allocine.fr/
L'amour en péché. Le film de Tabakman dépeint l'amour empêché par une communauté toute puissante qui décide du sort des êtres et de leurs sentiments. Loin de ramener l’homosexualité à l’amour du même, nous avons sous nos yeux l’attirance aussi improbable que puissante de deux hommes aux destins que rien de semblait pouvoir rapprocher. L’un a fondé une famille, et l’autre, l’éternel rejeté est coupable de révéler chez l’autre des passions insoupçonnées. Ezri veut étudier et nourrit un goût pour le dessin qui révèle par le trait les visages de ceux qu’il aime. L’amour de Aaron pour Ezri est mis en parallèle avec une autre histoire impossible entre un homme et une femme prénommée Sarah. Ils devront se conformer aux choix de la communauté et Sarah se pliera au dictat d’un mariage arrangé. L’homosexualité passe au second plan par rapport au thème des amours contrariées. Il y a un autre personnage "atmosphérique" dans le film, c’est la présence de l’eau. Le film commence par un écran noir mais on entend le bruit d’une pluie dense sous laquelle on retrouve Aaron devant la porte de la boucherie de son père qui vient de mourir. La première scène qui montre le rapprochement de Aaron et Ezri se situe dans un plan d’eau en dehors de Jérusalem. Dans cette immersion partagée, les deux hommes renaissent. L’un surmonte sa tristesse d'avoir été abandonné par son amant et l’autre découvre l’attirance pour un autre homme comme source de vie nouvelle. Plus tard dans une ruelle aussi étroite que l’intolérance, Ezri molesté se retrouve sous les jets d’une conduite d’eau qui vient d’éclater. Aaron partage avec lui cette douche froide alors que tous se détournent de lui. Quand Ezri doit à nouveau fuir les préjugés et quitter le quartier, Aaron retourne la nuit dans cette eau où il lui a été révélé l’amour pour un homme. Cette fois-ci, cette eau noire engloutira sa peine et sa honte.
Il a échappé de justesse aux 4 étoiles en raison de quelques longueurs. Un film magnifique, tout en subtilité, avec un regard pas du tout manichéen sur une question pourtant pas évidente : l'homosexualité dans un environnement religieux ultra-orthodoxe. J'ai trouvé le personnage joué par Zohar Strauss extraordinaire, tout en retenue, essayant de concilier l'inconciliable, et la sortie est tout aussi poétique et ouverte. Bravo, un film rare.
SPLENDIDE !! Un homme en proie au doute et au désir qui lutte contre ce qui l'attire irrémédiablement. Acteurs pathétiques avec lesquels on peut facilement s'identifier.
J'ai beaucoup aimé ce film. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de retenue dans la manière d'aborder ce sujet. Le film est assez austère, plans fixes, cadrages stricts, même musique mélancolique et pourtant l'émotion est là. Le film doit aussi beaucoup à ses comédiens, tous formidables. Je n'ai pas l'impression que le réalisateur se soit enfermé dans un carcan. Il filme le temps qui passe, la relation amoureuse de façon subtile.
Un film très intéressant, mais manquant, à mon goût, de présence physique, d'émotions, de passion. Cette histoire d'amour, hors norme dans la très prude ville de Jérusalem, est bien sûr bouleversante. On est frappé par l'intolérance, la rigidité des rituels, un monde strict et austère. Comment l'amour entre deux hommes peut-il s'exprimer dans ce contexte ? Un film touchant, mais au formalisme trop rigoureux. Dommage, j'aurais aimé davantage d'émotion et de passions. Bravo aux deux comédiens. Et bien sûr, très belle scène du bain rituel (cf. le visuel de l'affiche du film).