Il s'agit de la troisième collaboration entre Pavel Lounguine et l'acteur Piotr Mamonov après avoir tourné ensemble Taxi blues en 1990 et L'Île en 2006.
Le film a coûté plus de 15 millions de dollars à la producation dû à ses costumes flamboyants et ses scènes spectaculaires. Les films d'un tel budget sont pourtant rares en Russie.
Pavel Lounguine a choisi à son tour de relater l'existence d'Ivan, le terrible. Né en 1530, Ivan IV n'a que 3 ans lorsqu'il succède à son père, le grand-prince de Moscou Vassili III. Dès l'âge de 16 ans, Ivan entreprend de restaurer le pouvoir monarchique en Moscovie : il se fait proclamer "tsar - c'est à-dire nouveau César - et grand-prince de toute la Russie", puis sacrer par le métropolite de Moscou, chef de l'Église orthodoxe russe. Fort de son armée permanente, Ivan IV veut sortir son royaume de son isolement et éloigner les ennemis qui le menacent. Ses victoires éclatantes forgent la légende d'un tsar conquérant, chrétien triomphant dans sa croisade contre les infidèles. Moscou, devenue la capitale d'une nation victorieuse, s'agrandit. Exerçant un pouvoir sans limites, le tsar crée un nouveau territoire, l'Opritchnina, en accaparant les terres les plus riches où il installe des hommes à sa solde. Surtout, il institue l'opritchniki, une administration spéciale chargée de la sécurité intérieure ; dotée de pouvoirs d'exception, elle sera l'instrument au seul service de celui qui est désormais Ivan le Terrible. Ivan IV a 53 ans lorsqu'il meurt, le 18 mars 1584.
Ivan, le terrible est certainement le Tsar le plus connu de Russie et reste encore aujourd'hui considéré comme l'homme le plus puissant de la russie comme le relate Pavel Lounguine : "Le règne d'Ivan Le Terrible a eu un impact très fort sur la Russie. Il était le premier à porter le titre de tsar et aeu une grande influence sur la conception du pourvoir tsariste et du pouvoir en général. Le pouvoir en Russie est considéré comme de droit divin et exige l'adoration. Il représente Dieu sur terre, tout homme qui ne l'adore pas doit être puni. Si le pouvoir exercé n'est pas absolu, il n'existe pas." Le réalisateur revient sur l'oeuvre de son prédécesseur, Sergei Mikhailovich Eisenstein : "Le portrait le plus intéressant d'Ivan, le terrible est le film d'Eisenstein, sans oublier qu'il s'agissait d'une commande de Staline, qui recherchait le même culte de la personnalité et exerçait le même pouvoir absolu. Mais l'oeuvre réalisée par Eisenstein est une oeuvre complexe qui ne pouvait donc plaire au commanditaire. Ce fut d'ailleurs son dernier film, il ne fut plus autorisé à tourner et mourut l'année suivante."
Pour son film, Pavel Lounguine a demandé au directeur de la photographie Tom Stern de venir travailler sur son film: "Je suis un grand admirateur des films de Clint Eastwood, et je me console de constater que plus il vieillit, meilleur il devient... Le chef opérateur Tom Stern a toujours su éclairer ses films avec profondeur et sobriété en créant une lumière à la Rembrandt. J'avais un peu peur de réaliser un film costumé, ridicule et j'ai donc pensé que Tom Stern lui donnerait une grande authenticité. Son travail a permis une fusion entre l'artistique et le documentaire qui m'a beaucoup aidée."
Le Tsar est présenté dans la catégorie "Un certain regard" du Festival de Cannes 2009.