Avis : Voyage en Chine - Page 4

Yolande Moreau ! Ouais, dit comme ça, j'ai l'impression que beaucoup me demande...euh qui ça ? Enfin pas tout le monde. Mais le problème qu'il s'agit d'une actrice qui est tellement reléguée au second plan dans les productions qu'on se demande toujours dans quel film elle a joué (mais bon, on l'a quand même vu dans le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ( La critique arrive) et Camille Redouble (La critique arrive dès que je l'aurai vu en entier)). Mais bon, je suis un peu de mauvaise fois car elle a quand même eu 2 fois le César de la meilleur actrice pour Séraphine et Quand la mer monte et Magritte de la meilleur actrice dans un second rôle et aussi nommé au césar de la meilleur actrice pour un second rôle pour Camille Redouble (il a intérêt à être bon ce film). Et cette année, est sorti sans grand renfort de publicité ce film : Voyage en Chine, écrit et réalisé par Zoltan Meyer , dont c'est le premier film visiblement. Un film assez beau mais qui a comme défautle fait qu'il cache très mal qu'il s'agisse d'un film oubliable.

L'histoire en elle même est assez intéressante et bien filmé...au début. En effet, on sent bien l'atmosphère pesant dans l'ensemble. Le réalisateur a bien su gérer les mouvements de caméra et a fait un bon climat, sombre et mélancolique pendant les 10 premières minutes où ça se passe en France. Il fait un beau travail sur le clair-obscur. Les plans sont souvent sombres et éloignés sans lumière.

En effet, dans la séquence où elle fait des recherches administratives afin de rapatrier le corps, tous les personnages sont éloignés et dans l'ombre, donnant plus le climat oppressant. En plus de dénoncer le bordel administratif pour le rapatriement du corps. Cependant, la réalisation devient plus conventionnelle par la suite, c'est à dire une fois que Liliane en Chine.

Et c'est là que ça devient décevant. La réalisation devient non seulement conventionnelle, mais il le réalisateur fait beaucoup de choix artistique discutable niveau réalisation , en effet, cette partie est constellée d'images troubles ou de scène hors champ qui même si c'est choix artistique évident, il amoindrie l'impact qu'il aurait du avoir s'il aurait été mieux fait

spoiler: Pourquoi montrer Liliane s'évanouir Hors champ ? Pourquoi faire toute une scène où on voit un chinois comme étant spectateur et où l'action se fait aussi hors champ ? Pour montrer toutes ses scènes où on voit Liliane s'afféré avec les coutumes de la ville de Chengdu sans transition ?


Il n'y a que la fin où le plan s'imposait. Cela est vraiment aléatoire et c'est vraiment dommage.

Jouée par Yolande Moreau, Liliane est le seul personnage vraiment exploitée et mis en avant. En effet, tout le film se concentre que sur elle. Il s'agit d'une infirmière qui en découvrant la mort de son fils, n'aura se cesse dans tout le film de connaître et de comprendre ce dernier. Au début, on ressent sa détresse à travers son apathie. spoiler: Et l'abandon de son mari Richard (joué par André Wilms), confirme qu'à l'inverse de ce dernier, Elle se rend compte qu'elle a eu tort de rompre tout contact avec lui. Au début on ressent la détresse de la Liliane qui se manifeste par son ton mélancolique, renforcé par la mise en scène.


spoiler: Il y a même une scène où au début, elle écoute du Hip Hop. Cela est assez anodin, mais au moment de l'enterrement de son fils, elle fait le même choix de musique.


Mais après on voit qu'elle insiste trop sur son air apathique. Mise à part la scène où elle découvre le corps de son fils, le fait qu'elle soit toujours impassible, limite souriante, ça ne marche pas. Je ne demande pas qu'elle nous fait un catalogue d'émotion, mais qu'elle montre sa peine un peu plus. Alors que là, ça tranche beaucoup trop avec la peine sincère qu'exprime Danjie (on y vient). Autre chose qui tache aussi, le fait qu'elle va en Chine toute seule. Oui elle va en Chine pour retrouver le corp de son fils, mais par delà de ça, y aller sans préparation, quand on ne parle pas le chinois et à peine l'anglais...c'est peut être bête, mais compréhensible

spoiler: Seulement gâcher par le faite qu'elle a un bouquin en Français qui explique comment apprendre le Chinois à 3/4h du film !!!


Ouais, par contre j'ai bien aimé le fait qu'elle tienne un journal, où au fur et à mesure, elle confie tous les regrets qu'elle a eu et qu'elle fait part de son ressenti et de ces très bonnes impressions de la Chine (Shanghai et Chengdu plus précisément). Je trouve que ça donne un aspect quête à son voyage et les phrases qu'elle y met permet de bien ressentir ce qu'elle pense . Ceci dit, je n'adhère pas à l'aspect voyage initiatique. Car...elle n'est initié à rien si on réfléchit bien. C'est plus un voyage où elle réapprend à connaître son fils, et les habitants qu'elle rencontre son une symbolique de son l'univers de ce dernier.
spoiler: Premièrement, elle rencontre une voisine, personnage important. Ensuite, elle rencontre Danjie qui se présente comme une amie. Ensuite, à lieu le mariage de 2 des amis de Christophe (c'est le nom du fils) où Danjie s'effondre à cause de l'accident. Puis, à lieu la découverte de l'accident et la Danjie lui confie qu'ils étaient ensemble et on fait une fausse couche. Et après à lieu l'enterrement où la complicité des 2 femmes s'est accomplie

Tout ça est bien fait, mais gâcher que pendant presque tout ce cheminement, elle reste de marbre ! C'est vraiment dommage que même si ça donne un aspect mère courage, ça fait juste quelque chose de moins touchant.

Les personnages secondaires du film ne sont là qu'en temps que personnages secondaires. Entre Richard le mari qui n'est là que pendant la dizaine de minute où l'histoire se passe en France et les chinois qui sont là pour interagir et aidé Liliane, très peu sortent vraiment du lot. D'ailleurs, à l'exception de Danjie qui noue vraiment une relation presque mère fille avec Liliane pendant les 20 dernières minutes , il n'y a guère qu'un fonctionnaire qui fait tout pour l'aider à l'enterrement de Christophe. Sinon, ils sont globalement sympathique et l'aide à mieux se familiariser avec son nouvelle environnement. Elle apprend non seulement les coutumes chinoises mais apporte aussi quelque chose de plus :

spoiler: La scène où on la voit faire du pain en est un parfait exemple de scène touchante et souriante

Danjie (jouée par Qu Jing Jing) est très attachante. On sent qu'elle ne veut pas se dévoiler à Liliane sur les circonstances de l'accident et se qu'elle représentait pour Christophe. Malgré les 20 minutes où elle joue, elle donne beaucoup de force au personnage et de tristesse. C'est aussi mon personnage secondaire préféré de tout le film (avec un autre).

Bref, ce film est très touchant et le terme abordé peut émouvoir les âmes sensibles. En plus, il donne une belle vision de Shangai et de Chengdu pour ceux qui ne connaissent pas et ça c'est cool. Mais c'est vraiment dommage que la réalisation soit très brouillonne vers le milieu du film et que Yolande Moreau soit aussi atone dans tout le film. D'autant plus que la musique employée renforce l'aspect assez triste de l'ensemble. Bref, un film que je recommande pour son invitation au voyage qu'il propose et la découverte d'un aspect de la Chine qu'on a pas toujours conscience ( spoiler: Même l'enterrement à la mode Taoiste est beau


Voilà ! Donc prochain film c'est...Le Tout Nouveau Commandement ? Avec Benoit Poelvoorde? Au non... Pourquoi Yolande ?

Par moment, je me suis interrogé sur la présence de Yolande M .... Est elle bien présente ?
C'est au final un des soucis du film....comme elle est toujours énigmatique dans son jeu, finalement joue t elle ?
Pourtant il se dégage de ce film délicatesse, poésie , retenu....
La photographie est particulièrement abouti et inventive et c'est très beau et très délicat.
Pourtant les acteurs jouent sans direction, et son seul dans le cadrage!
Outre Yolande M toujours absente... Les dialogues de qq acteurs chinois qui passent de francais extrême n'y bien léché à anglais sans vrai cohérence semble nous dire que le décentrions et les intentions ne sont pas maîtrisés pour être au service de l'émotion du film.
Beaucoup d'approximation....
Attention à ne pas confondre docu et cinema.

Yolande Moreau est décidément prodigieuse !!! A chaque nouveau film que je vois je me fais cette réflexion !!! Elle irradie l'écran et je me suis régalé !! Ce film est un bijou de tendresse, d'émotions et de déracinement !! J'ai découvert un joli visage de la Chine et suivre cette femme dans son terrible deuil a été un bonheur !! Et encore une fois quelle prestation de Yolande Moreau, toujours impeccable et bouleversante !!

MAGNIFIQUE
Comme à son habitude, Yolande Moreau est sublime, toujours aussi émouvante.
Film très touchant, superbe BO, j'ai passé un très bon moment riche en émotion.
BRAVO à toute l'équipe du film pour ce petit joyau.

Difficile de deviner qu'il s'agit du premier film de Zoltan Mayer tellement le professionnalisme est évident.  Toutefois, ce style de réalisation, très lent, reste très compliqué pour réussir à séduire, à captiver avec aussi peu d'éléments en mains, même avec une histoire au deumeurant intéressante, comme ici, qui pourrait être tirée d'un fait réel. Peu de réalisateurs savent maîtriser cet art. Zoltan Mayer n'y est pas parvenu : pas d'invitation à la suggestion, pas de ressenti, pas d'émotions particulières marquantes dans ce long métrage. Dans ce cas là, on se raccroche au comédien et avec Yolande Moreau (Quand la mère monte, Séraphine, Louise Michel, Mammuth, Le grand soir...), c'est l'excellence garantie, d'autant plus dans ce genre...

Un petit voyage sans prétention sur les traces de son fils disparu. Une façon d'essayer de réparer, comprendre et honorer. Un peu tendre, un peu mélancolique avec des rencontres généreuses et assez doux, porté par le regard humble de YM. Petite déception pour la fin qui aurait mérité d'être davantage préparée.

« Quelqu’un qui vous comprend, même au bout du monde, est comme un voisin » c’est à la subtilité de ce proverbe chinois que Liliane sera confrontée à la mort de son fils. Délaissant sa vie morne, sa petite banlieue tranquille et un mari inepte, elle décide de partir en Chine récupérer le corps de son enfant, fruit et moteur de sa vie, décédé accidentellement là-bas. Du parcours du combattant pour obtenir un visa, de l’énorme angoisse d’être isolée dans un si vaste pays, ne connaissant ni la langue ni les coutumes, Liliane franchira toutes les étapes qui la mèneront à comprendre celui qu’elle n’aurait jamais du laisser partir. Loin de tout pathos, évitant habilement tous préjugés faciles, Zoltan Mayer signe ici une œuvre admirable qui porte l’amour d’une mère à son paroxysme, mais aussi la fascination pour un pays trop méconnu chez nous. Car au-delà de cette quête, il s’agit bien ici pour Liliane, comme ce fut le cas pour son fils, de se confronter à une culture d’un pays émergent coincé entre traditions et modernité, et d’en tirer au bout du compte une sérénité, une reconnaissance de son existence. Reposant sur le courant de pensée taôiste, le film distille charme et zénitude. Le travail de deuil est ici sublimé, l’harmonie entre humain et nature prend peu à peu le pas, la sagesse s’impose. Zoltan Mayer est un fin connaisseur de la Chine, au détour d’une scène, d’un cadrage, il met en valeur ce qui fait l’essence de sa culture, ses contrastes, son immensité territoriale et ethnique. Et que dire de Yolande Moreau ? De sa silhouette fantomatique et désabusée, elle domine ce drame par sa générosité, de sa grâce (il y a quelque chose de divin en elle) et son incroyable douceur mélancolique. Et quand elle sourie, c’est tout notre être qui est en émoi. Soulignons également le formidable travail sur la photo de George Lechaptois, ses lumières de la ville brumeuse, ou ses radiances autour de la nature donne une tonalité de réalisme, loin de tout cliché touristique. « Voyage en chine » est un film sans prétention, d’une surprenante simplicité même qui touche l’âme, le corps et l’esprit. MAGNIFIQUE !

Ce récit initiatique fait parfois penser, au début tout du moins, à un « Martine en Chine » sur grand écran avec Yolande Moreau en lieu et place de la célèbre héroïne des livres pour enfants. De plus le réalisateur semble parfois confondre pudeur dans l’expression des sentiments avec ascétisme, tant l’émotion est gommée avec une froideur clinique. Et à vouloir déjouer tous les clichés sur la Chine, ses images finissent par conférer au terne. Les intentions de Zoltan Mayer paraissent alors se retourner contre lui.
Mais au fur et à mesure toutes ces caractéristiques portant le film vers l’ennui poli se muent en autre chose de plus joli. Elles s’inversent même. Dans la seconde moitié, de nombreux moments sont empreints d’une poésie inhérente à la culture chinoise et nous touchent. On se prend même à verser une larme lorsque la petite amie du fils défunt se confie à la mère éplorée. La prestance si particulière de Yolande Moreau, sa dégaine reconnaissable entre toutes, portent dès lors « Voyage en Chine » vers la lumière. Encore une fois, et même si hormis quelques variations dans son jeu elle reste la même, elle est parfaite.
Au final, une impression de déjà-vu sur le thème du deuil et de l’apprentissage culturel surnage tout au long de l’heure et demie que dure le long-métrage. Mais la deuxième partie corrige complètement les défauts de la première et on se laisse emporter avec plaisir dans ce voyage intérieur, culturel et initiatique. Un voyage imparfait mais touchant.

Ce film est un joli voyage subtil à travers les paysages chinois et intérieurs d'une mère. Yolande Moreau est toujours juste. La photographie est magnifique. Seule la fin prévisible déçoit un peu d'évidence.

J'avais en mémoire une bande-annonce intrigante et, admiratif du talent de l'actrice principale, je me réjouissais de voir ce film. Hélas, mon attente a été assez déçue par ce que j'ai vu. Si cette plongée dans la Chine profonde permet de voir une partie de ce pays loin des images urbaines des journaux télévisés ou des images d'Epinal de la Chine traditionnelle, avec ses paysages magnifiques, ces traditions maritales et funéraires, l'histoire qui nous y amène est, elle, loin d'être captivante. Elle est parfois touchante en ce qu'elle consacre la redécouverte par la mère d'un fils, parti il y a des années et qui s'était construit une vie dans ce pays. Cette quête du souvenir est donc vraiment touchante. Mais hors de cette optique le film peine à intéresser et même le talent de Yolande Moreau n'y peut pas grand-chose. L'intrigue d'une heure quarante se traîne comme la principale protagoniste qui doit faire avec les méandres de l'administration chinoise (et pour être honnête française également). Malheureusement cette langueur finit par ennuyer le spectateur qui se détache graduellement d'un scénario trop délayé et qui n'offre pas suffisamment d'émotion pour stimuler l'empathie du spectateur pour la mère éplorée. Un premier long-métrage qui fait honneur au pays qui l'a accueilli, mais qui peine à offrir une histoire passionnante. À voir pour la découverte de la Chine, mais à l'image de l'héroïne du film, sans hâte.

Un film au rythme lent, peu de dialogues et aucun rebondissement... Et pourtant j'ai passé un très bon moment avec Yolande ! Elle m'a carrément épatée dans ce rôle de Maman qui va se remettre en question en allant en Chine, là où son fils a vécu et disparu pour des raisons administratives et en apprendre un peu plus sur ce fils qu'elle ne connaissait finalement que très peu. Rôle difficile mais parfaitement interprété par Yolande Moreau que je n'ai jamais trouvé aussi touchante et émouvante. On en apprend en plus énormément sur la culture chinoise surtout notamment leur façon d'appréhender un décès. Film que bcp pourraient trouver ennuyeux vu son rythme (mais bon en allant voir un film avec un tel synopsis, fallait pas s'attendre à du "fast and furious" ou un very bad trip"!) mais si on prend le temps de s' identifier au personnage, on ne peut en ressortir qu' ému... Très satisfait, bonne surprise pour ma part...

Voici un voyage tout en pudeur et sensibilité, porté par une Yolande Moreau magnifique d'émotions.

Liliane part en Chine pour rapatrier le corps de son fils mort dans un accident.
Ce film est bercé par une langueur, entre douleur et douceur, qui nous guide pendant 1h30. Pas de scénario extraordinaire, pas d'histoire haletante. Tout réside dans la beauté des images, la caresse des sons (dont la musique de Dustin O'Halloran), la délicatesse de Yolande Moreau et des comédiennes chinoises. L'émotion naît calmement. Un joli voyage.

Je soutiens haut et fort que Yolande Moreau est une très grande actrice française parceque contrairement à tant d'autres (pas toutes) si elle n'existait pas personne ne pourrait la remplacer.

Le réalisateur aura réussi le pari quasi intenable de faire un film qui traite à la fois du voyage initiatique d'une mère et du deuil qu'elle fait d'un fils visiblement unique sans tomber dans la tristesse, la lourdeur, sans pathos. Il n'y a rien à dire, le sujet est traité avec une pudeur parfaite....c'est beau, c'est sobre, c'est touchant et ce n'est pas larmoyant un seul instant sans pour autant être froid...magnifique.