"Somewhere" n'est que le quatrième film de Sofia Coppola mais il marque déjà la rupture avec son cinéma, son "Virgin Suicides" était excellent, "Lost in Translation" un peu moins et "Marie-Antoinette" plutôt déroutant, mais alors celui là c'est la chute vertigineuse ... Au bout de 10 petites minutes je savais que ça n'allait pas me plaire, la réalisatrice part dans de longues séquences contemplatives, filmant le vide, en plus, mettre en scène des gens qui s'emmerdent ça m'a toujours intrigué, elle espérait qu'on trouve ça d'un quelquonque intérêt ? (Ou alors que tout reste maîtrisé, coucou Gus Van Sant !). Ses autres films étaient plus ou moins rythmés et créatifs, je ne sais vraiment pas ce qui a pu se passer la concernant ... Au final le film ne commence jamais vraiment, les scènes s'enchaînent sans véritable trame thématique, on alterne des passages de vie de famille père-fille, le tout filmé avec une paresse assez insupportable. Autant filmer une salle d'attente d'hôpital, au moins on verra une palette de personnages, même si ils restent plantés sur leur chaise à se regarder en chiens de faïence. Au bout d'une heure j'étais à deux doigts d'arrêter le film, mais je me suis dis "Non, reste discipliné, il va peut être se passer un truc" ... mon œil, ça ne s'arrête jamais, on a bien compris que Mademoiselle Coppola voulait montrer la complexité du lien paternel, raconte t-elle sa propre vie ? S'adresse t-elle a son père ? Quel est le public visé ? Moi ça ne m'a pas vraiment parlé et ça ne m'a pas du tout ému. Par contre si il y a bien une chose que j'ai en commun avec la réalisatrice depuis le début ce sont les goûts musicaux (Phoenix, Air, Sébastien Tellier ...), heureusement qu'à ce niveau je suis bien servis, et encore c'est plutôt discret dans ce film, mais bon c'est déjà ça. Et puis je dois reconnaître que la mise en scène est souvent bonne, la jeune Elle Fanning s'en sort très bien, mais ça ne sauve pas la lenteur monstrueuse du film, qui a un mal de chien à se terminer (genre le mec fait ses pâtes et bouffe tout seul, putain sérieux ...) et la dernière séquence est complètement cliché avec son message de pseudo quête existentielle, pfff. "Somewhere" aurait finalement dû s'appeler "Nowhere" ça aurait été plus cohérent tellement ce long métrage ne va nulle part ...