C'est l'histoire d'une petite fille riche. Son papa fait des films. Un jour elle décide d'en faire elle aussi. Après tout, pourquoi pas ? Elle a le droit. Comme elle est plutôt futée et qu'elle possède un bon sens visuel et musical, elle réussit à se créer un univers à elle le temps de trois films, l'un bon, les autres agréables.
Somewhere est l'histoire d'un type qui fait des tours de piste avec sa Ferrari dans le désert. Eh oui, pour la petite fille riche, quand on a une voiture, on a une Ferrari. En dehors de ça, le héros qui est aussi une star de cinéma (enfin, c'est ce qu'on croit comprendre), passe ses journées au Château Marmont, vieille bicoque affreuse pourtant très prisée des stars. D'où la question : les stars ont-elles bon goût ? Mais ça, c'est une autre histoire. Bref, entre beuveries, baisades et shows dansés livrés à domicile, le gars s'embête un peu. En fait, il s'emmerde grave. Il faut dire qu'il ne sait ni ouvrir un livre, ni discuter avec des amis, ni faire une promenade à pied, ni cuisiner, ni rien. On se demande comment il a réussi à être une star. Enfin non, en fait on s'en fout. Ah oui, un jour il y a sa fille de onze ans qui débarque puis fait du patin (et non du tapin, ce qui aurait pu être rigolo), puis repart, puis re-débarque avant qu'il ne l'emmène en colonie de vacances (la mère, elle, s'est barrée pour une durée "indéterminée"). Là on se dit : soit ça bouge enfin, soit on va nous infliger un truc genre conflit de générations, petite fille riche abandonnée, etc. Eh bien non. ÇA continue. Bon, on aura bien le coup de la petite fille riche abandonnée, mais plus loin, entre la Ferrari et l'hélicoptère qui l'emmène en colonie (Quoi ? Quel est le problème ?). Ah oui, le "ça" de "ça continue", c'est quoi ? L'ennui madame ! L'ennui ! Terrible et profond, à tel point qu'on en finit par se demander si Sofia Coppola ne vient pas d'inventer le cinéma en 4D ou 5D en nous proposant une si parfaite immersion dans l'atmosphère du film... A ce point-là de la réflexion, on se dit qu'elle mérite 4 étoiles. Nous verrons plus loin que non. Et sinon, à part ça ? A part ça, quoi ? Ben, à part ça ? Ben, rien. Rien ? Non, rien. Pas de belles images, à peine un beau plan. La musique de Monsieur (Phoenix) est plaquée comme sur un reportage d'M6, pas d'ambiance, pas d'épaisseur, rien. Allez, quelques saynettes amusantes (les danseuses, le masseur, la conf. de presse, la pute italienne et la fille au petit déj.). Bien peu de choses en réalité. Et quand, en fin (et non "enfin", enfin si d'une certaine manière), une fois la gamine partie, non sans avoir pleuré, le père pleure à son tour puis s'en va sur les routes sur son cheval cabré (c'est comme ça qu'on appelle les Ferrari), puis délaisse sa monture pour marcher vers son destin, on a envie de crier NON ! Non, mademoiselle Coppola, ça suffit maintenant, allez vous asseoir ! Et si vous vous ennuyez, faites du tricot !