Depuis les années Brosnan, la saga James Bond était montée au créneau, elle avait passé un cap, offrant de nouvelles perspectives au public, des sensations nouvelles. Ce qu’il attend se résume à du sensationnel, du renouveau, des limites sans cesse repoussées. Connaitre l’apogée du divertissement tout en continuant à rêver, garder en mémoire la nostalgie des années de renommée, les années Connery, Moore, Dallton, les grands plaisirs comme les petites déceptions. Il fallait une pointure pour insuffler une nouvelle bouffée d’oxygène salvatrice à cette saga, sans courir le risque de sombrer dans l’exagération, l’extravagance moderne. Sam Mendes répond présent à la réalisation de ce cocktail pétillant, la rolls des vodka-martini agitée au shaker. Une troisième participation pour Daniel Craig qui semble avoir trouvé ses marques derrière les facettes les plus sombres de l’agent double 0, en y insufflant un peu de sa virilité et de sa bestialité glaciale. Au fil des années, les scénarios se complexifient, et le budget augmente en courbe exponentiel avec l’engouement du public. Les choses évoluent avec beaucoup d’intensité. Il n’y a qu’à voir le profil de l’ennemi, campé par le charismatique Javier Bardem. Le premier grand méchant assez fou et méticuleux pour osez s’attaquer au cœur même du MI6. Le plus convainquant de la saga, par ailleurs, comparable au Joker de Batman. Une affaire de vengeance longuement préméditée et quasi infaillible. Acculé, Bond se retranche en compagnie de M dans les landes désertées d’Ecosse. Leur relation se dévoile comme jamais, tandis que des faits marquants se mettent en lumière. On assiste à l’assaut le plus impressionnant de la saga. Même la célèbre Aston Martin DB5,modèle 64 refait surface, offrant de magnifiques plans séquences. A vrai dire, ce 23ème opus est un grand pas en avant d’évolution. Une sobriété renversante d’esthétisme, aux interprétations des plus classieuses. Levé de rideau sur une scène d’intro explosive, puis s’en vient le générique grandiose et la BO d’Adèle, envoûtante. Tout le reste suit le cours du plus remarquable chassé croisé Bondien. On ne s’en lasse jamais, c’est viscéral. Un récit imprimé d’une marque aussi nostalgique que contemporaine. Une page se tourne, c’est indéniable. Une référence. La suite siouplait ! 5/5