Dream House était un film envers lequel je nourrissais de vives attentes. Raté en salles et depuis descendu en flèches par presse et spectateurs, l'attente était bien moindre, la crainte de me retrouver devant une pâle copie de tout ce qui a déjà était fait prenant le dessus. Malheureusement, le film est à l'image de sa bande son : Lisse et surexploité. Dans un esthétisme volontairement illusoire, à base d'effets utilisés à tort et à travers, la découverte de cette maison isolé, de cette famille à quatre et de la mise en place d'une menace imprécise, n'est pas ce qu'il y a de pire. On s'attache aisément à ce personnage impuissant, auquel Daniel Craig (dont je ne suis pas fan) donne vie de manière plutôt convaincante. Il en est de même pour la vie de la famille, à base d'instants drôles et touchants, ou encore de la voisine mystérieuse incarnée par Naomi Watts.
Le gros défaut du film en fin de compte c'est son scénario, chose très cruelle dans un film à "surprises". Dans une ère où les plus grands thrillers psychologiques sont légion, ce Dream House n'a pas l'allure pour faire office de compétiteur. Pire, il devient un assemblage d'idées en soi intéressantes mais qui n'ont ici pas de saveurs. Le premier twist est d'une part révélé dans la bande-annonce, d'autre part révélé avec si peu de tact qu'il en perd presque toute crédibilité. Quant à la suite, si elle parvient à re-dynamiser le film et à donner aux personnages principaux comme secondaires une importance accrue, les divers rebonds sont trop bancals et redeviennent à nouveau prévisibles.
Difficile donc de tirer des qualités de cette réalisation qui se voudrait inspirée mais qui reste pourtant fade, à peine troublante et presque agaçante. Bien sûr tout n'es pas à jeter, les liens qui unissent les divers personnages, l'amour qui transparaît des relations familiales et cet espèce de désespoir destructeur possèdent un certain charme. Mais le mélange ne donne qu'une vulgaire reprise qui pourrait paraître caricaturale. Dans un film sans humour, sans alternative, enlisé dans son aspect sombre et ravagé, le plaisir n'est pas au rendez-vous, et l'ambiance ne respecte à aucun moment ses promesses. La fin atteint quant à elle des sommets de banalités, tant dans sa conclusion que dans son épilogue, et nous laisse donc un sérieux goût amer de gâchis. L'idée de cette maison qui renferme en elle secrets et cicatrices n'est pas mauvaise, mais on a vu tellement mieux ailleurs que c'en devient désespérant. On est en droit de tirer la tronche, la même que Daniel Craig...