J’attendais pas énormément de ce Dracula II, et bien m’en a pris parce que ce n’est franchement pas un film convaincant sur le mythe vampirique.
D’abord le casting est globalement une erreur. Jason Scott Lee n’est vraiment pas bon dans le rôle du prêtre. Il est monolithique, inexpressif du début à la fin, ses apparitions sont fades, sans aucun charisme, et il déçoit nettement, n’ayant même pas la possibilité de nous gratifier de quelques scènes valorisant ses qualités athlétiques. Face à lui Stephen Billington apparait très peu. Il a pourtant le rôle de Dracula, mais en fait il passe 1 heure 10 du film (sur 1 heure 25), attaché et ligoté à un poteau, se contentant de grimaces et de déclarations sans intérêt. Par ailleurs l’acteur lui-même est franchement tout aussi fade que Lee, même si à sa décharge, il n’a rien à faire le pauvre. Pour le reste on a toute une équipe de petits jeunes, qui n’apportent rien de consistant. Et ce n’est certainement pas le vieux de la vieille, Roy Scheider, qui en deux apparitions éclairs change la donne. Non en fait de ce point de vue c’est mauvais.
Le scénario n’est guère enthousiasmant. Il a le mérite d’être assez bien rythmé, et comme le film est court, cela permet de ne pas s’ennuyer. En revanche l’histoire est mal fichue. Franchement un film qui s’appelle Dracula II Ascension, et qui met Dracula en arrière-plan tout au loin, c’est déjà discutable, mais alors lorsqu’il fait se dérouler l’action pendant 1 heure dans un pauvre entrepôt dans lequel évoluent des personnages sans intérêt qui s’entretuent, forcément ca rend malgracieux. En fait ce film est creux, manque d’enjeu, ne développe rien, souffre d’une fluidité hasardeuse (on passe du coq à l’âne très vite), et abouti à une conclusion certes surprenante, mais pas suffisante pour rattraper le désastre.
Visuellement, c’est du Patrick Lussier typique, mais c’est passable. Il ne surenchérit pas dans les effets de style (malgré quelques zooms et ralentis pas toujours bien vus), et offre un travail techniquement assez propre bien que sans imagination (les combats restent très basiques). La photographie en revanche n’a aucune âme, se contentant de restituer l’atmosphère réelle des décors : c'est-à-dire des intérieurs industriels grisâtres, teintés de quelques éclairages froids aux néons. Rien d’enthousiasmant donc, et c’est regrettable. Les effets visuels ne sont pas honteux (excepté sur la fin une séquence horrifique qui vire au ridicule total), mais le choix des images de synthèse ne se justifiait pas toujours, et il aurait peut-être été préférable de privilégier de temps en temps des maquillages à l’ancienne. La musique n’a rien d’intéressant, ne donnant même pas lieu à une bande son rock ou métal comme c’est à la mode dans les films de vampires new-generation.
Bon, en somme, Dracula II n’est pas un bon film, et il est largement dispensable dans le genre archi-prolifique des films de vampires. Réalisé par un Lussier qui décidément n’a pas grand-chose de bon à son actif, il est réservé soit aux fans hardcore de Scheider et de Scott Lee, soit aux encyclopédistes du cinéma vampiriques.