Cela devait arriver un jour. L'idole des jeunes Miley Cyrus qui joue dans l'énième adaptation cinématographique d'un livre du chouchou des romantiques Nicholas Sparks. Ça donne «The Last Song», une lourde histoire d'amour endeuillée par les doutes du quotidien et la maladie. Les amateurs du genre pleureront à chaudes larmes. Les autres regarderont leur montre toutes les cinq minutes, surtout lors de la seconde moitié qui semble interminable.
Auteur de récits sirupeux tels «The Notebook», «Nights in Rodanthe», «Message in a Bottle» et l'immensément populaire «Dear John», Nicholas Sparks est la coqueluche d'Hollywood. Pourtant, ses écrits ne changent guère. Il y a toujours un amour insoupçonné qui naît entre vent et marée, des difficultés dans la communication, la fatalité qui cogne à la porte et l'espoir qui apparaît dans la dernière ligne droite, après avoir joué des violons et épuisé la boîte de kleenex. Qu'est-ce qu'offre de nouveau «The Last Song» dont il a lui-même signé le scénario? Rien du tout.
Les adeptes de bluettes ne seront pas chamboulés dans cet univers préfabriqué et superficiel, parsemé d'inutiles intrigues secondaires et de personnages qui existent bien souvent que pour faire passer un message. Alors vite, répétons tous en choeur : il faut suivre sa propre voie, se respecter, pardonner à son père et se rappeler que les êtres qu'on aime peuvent nous décevoir. Au passage, les gens apprendront - mais ne le savent-ils pas déjà? - qu'un garçon riche peut aimer follement une fille de classe moyenne.
Construit en deux temps à travers une mise en scène rudimentaire de Julie Ann Robinson, la production va de la romance sucrée au mélo insistant sans surprendre outre mesure. Si Miley Cyrus fait une rebelle bien peu convaincante, elle se met soudainement à rire comme une enfant pour des riens! Une évolution psychologique qui manque de subtilité. Il faut toutefois avouer que la performance pseudo charismatique de Liam Hemsworth n'aide pas. Leur chimie est tellement absente et improbable qu'il vaut parfois mieux en rire que d'en pleurer.
La suite, qui ressemble à un long et tortueux crescendo mélangeant maladie et mort, ne finit plus d'enfoncer le clou et la patience du spectateur. De quoi occuper l'esprit ailleurs. Pourquoi pas sur cette très agréable trame sonore qui, outre dans la dernière et collante ligne droite, offre une multitude de tubes en puissance (comme les trop peu connus Ra Ra Riot)? Ou le duo attendrissant entre Greg Kinnear et Bobby Coleman qui fait beaucoup rire? Des éléments secondaires, certes, mais qui permettent de s'échapper de cette bouillie pour chats.
Conçu pour un public cible, celui-là même qui a permis au pénible «Dear John» de faire exploser le box-office il y a quelques mois, «The Last Song» rencontrera sans doute le même succès. Mais bon, avec la sortie simultanée du très attendu remake «Clash of the Titans», espérons que les gros monstres mythologiques ne feront qu'une bouchée de cette chanteuse et «actrice» en pleine quête identitaire.