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Captain fantastic
26 abonnés
285 critiques
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3,0
Publiée le 29 mars 2015
Film grec assez spécial mais dérangeant et captivant !! Le scénario est très très bon et les acteurs épatants !! Mais il y a trop de longueurs et la réaction du père n'est pas très réaliste !! Mais cela reste un bon film sur un très beau sujet assez sensible !
Entre misère humaine, milieu carcéral, transsexualisme et prostitution, Panos H. Koutras propose en "Strella" une tragi-comédie haute en couleurs au rythme soutenu qui capte lentement mais sûrement l'attention du spectateur sur une thématique autant redoutée qu'improbable.
Si vous appréciez le travail d'Almodóvar, vous aimerez obligatoirement celui de Panos H. Koutras sur "Strella". Mais attention, Almodóvar et Panos H. Koutras ont une signature filmique très différente. Il serait sot de passer à côté de "Strella" parce-que l'on s'attend à voir du Almodóvar.
Une dernière précision, ce film n'est pas à mettre devant tous les yeux ou entre toutes les oreilles car, même s'il ne contient pas de scènes pornographiques explicites, la nudité et l'homosexualité comme certaines thématiques familiales moralement répréhensibles y sont relativement présentes. Si vos convictions religieuses ou vos valeurs morales condamnent certaines formes de sexualité/styles de vie, ne serait-ce que par respect, je ne peux que vous le déconseiller.
"Strella" est une fiction, une œuvre cinématographique, pas plus un défouloir qu'un support quelconque pour jeter l'anathème sur une forme artistique, un style de vie ou un fait d'être.
Un mélo banal ? spoiler: Sauf que le "dilemme" de "Strella" est qu'il s'appelle en réalité Leonidas, et qu'après avoir été initié à l'âge de... 9 ans par un oncle prosélyte de 17 ans à touche-pipi (voire un peu plus), tombe raide dingue de son propre père qui vient de faire 15 ans de placard pour le meurtre du séducteur. Travelo et prostitué (ayant encore son appareil uro-génital d'origine, tout en arborant deux superbes seins, le machin "transgenre" a une jolie clientèle de tordus), Strella/Leonidas séduit son père devenu en prison accro au sexe entre hommes (comme nous l'indique d'emblée la scène inaugurale, mais avec délicatesse). Le séduit apprenant qui il a sodomisé avec enthousiasme dès le premier soir, c'est à lui de connaître un dilemme : inceste ou pas inceste sur la durée - le seul avantage (pour la société) étant qu'il ne pourra pas engrosser son fils/fille. Pour autant, un "camarade" du même type que Strella ayant récupéré sa petite soeur (qui marche à peine, à vue d'oeil) après le décès de leur mère, droguée et pute (ce que c'est que les traditions familiales, quand même..), le film s'achève sur une "famille" d'un genre inédit : père et fils en ménage, copain/copine en appoint et gamine en prime . Devant tant de sordide et d'exhibitionnisme répugnant, on reste confondu, et on se dit 2 choses : Almodovar est du cinéma pour premier communiant à côté (et le "cinéaste" grec qui a commis cet intéressant opus n'a pas le début de son talent) ; les services sociaux grecs sont à la dérive, qui confient à une caricature invertie, qui fait le trottoir, une petite fille innocente. Arte diffuse ce genre "d'oeuvre" : rien d'étonnant.
Le terme sidérant n’est pas galvaudé pour qualifier ce film. Le thème du transsexualisme est en soit aussi sulfureux qu’hallucinogène, avec « Strella » on ne recule devant rien. Pour le genre, on est entre le mélo totalement transgressif et l’actualisation distanciée, avec pas mal d’humour, de la tragédie antique. C’est très logiquement que le film est grec. Sa morale pourrait en être que ne pas se laisser intimider par la normalité est-ce qui rend fort. Très salutaire par les temps qui courent.. Le plus étonnant est le classicisme de la réalisation, l’absence de toute complaisance ou racolage, rendant l’intrigue à la fois crédible malgré son invraisemblance, et émouvante.
Stella, nom féminin associé à trella, qui donne l'idée de folie, d'extravagance. Panos Koutras, entouré d'une excellente équipe, a su mener à bien ce projet difficile (il l'a filmé et développé sur plus d'un an faute de pouvoir trouver des financements suffisants), une sorte de tragédie grecque dont il faut n'en révéler que le moins possible sous peine d'en gâcher l'intérêt inaugural. On louera le casting, parfait (Mina Orfanou, touchante), le travail sur le décor, la lumière et le maquillage. La tension, qui va crescendo, alliée à la profondeur des personnages, parvient à délivrer une vive émotion, parfois terrifiante, mêlée de mélancolie mais aussi parcourue d'humour et d'amour meurtri. Dommage qu'on y mange trop de saloperies et que ça traîne parfois un peu. Voilà un film grec réussi produit avec des moyens limités, à la fois sombre et lumineux et plutôt osé.
Encore un OVNI venu de Grèce. Juste avant Canine, de Yorgos Lanthimos, Panos Koutras nous donne un film renversant et dérangeant sur les trans-genres. Film à petit budget, où les acteurs sont des non professionnels, Strella conte une histoire d’amour peu banale dans une Grèce en dérive et qui s’accroche à son passé glorieux à travers un slogan touristique affiché d’entrée (Live Your Myth). La réalisation est précise et soignée, les acteurs surprenants d’aisance et le scénario ménage des effets progressifs jusqu’à la situation finale exposant une vie de famille certes pas orthodoxe. Beaucoup plus qu’à Almodovar auquel la critique a fait parfois référence, on pense ici à Buñuel et à Pasolini pour la liberté de ton et l’audace de traiter tous les sujets, même les plus déconseillés à notre époque si policée. Une vraie réussite et un extraordinaire support de réflexion sur la différence et l’acceptation.
Un film original, bien maîtrisé, bien joué, humaniste et brin plus moral qu'il n'y paraît : les personnages y progressent, prennent leurs responsabilités, s'y entraident ...
Rares sont les films qui abordent de front la transexualité. Panos H. Koutras a réalisé par le passé "L'attaque de la Moussaka Géante" qui est certes un nanard mais surtout un film au final très humaniste en évoquant la tolérance. Une fois de plus, la tolérance est la valeur la plus exploitée. Le réalisateur ne craint pas de choquer et aborde donc peut être les sujets les plus tabous (pour certains) de notre société, la transexualité et l'inceste. Il le fait sans pudeur mais sans voyeurisme malsain. On ne tombe jamais dans le vulgaire ou le graveleux. Entre haine et amour, entre tragédie, drame et romance la relation qui se construit touche le spectateur. Cela est du aussi aux acteurs qui jouent de façon très fluide. Il y a de beaux regards. Panos H. Koutras se rattrape avec un beau, film touchant dans la ville cosmopolite d'Athènes.
Défi des tabous des anciens ? Tout sur mon père ? L’article un peu brutal de Gérard Lefort dans libé qui commence par "Hellène est le garçon" aurait pu me tuer dans le genre transphobie ordinaire. Mais bon cette critique se rattrape par une adhésion forte viscérale qui vaut bien la mienne totale pour ce film et une belle trouvaille pour la sublime Mina Orfanou qui incarne Strella et que Lefort gratifie de 'grand genre'. Ce film est un bel OVNI qui balance entre le tragique et le léger dans cette ville du monde. Toute en lumières, en érotisme, en amour brûlant, il célèbre la virilité sans le machisme et la féminité construite autour des paillettes mais sans autre besoin que de survivre, vibrer et aimer dans un sous-monde. Et tout prend corps dans le désir brulant des de l’actrice et l’acteur. La folie de Strella, ses dons, son attraction va faire voler en éclat ce que le scénariste a su nouer habilement. Panos Koutras réalise ici un film brut, simple, naïf et brillant. Et effectivement ouvre des scènes magnifiques pour que Mina Orfanou y joue d’une talentueuse et large palette. Un film construit sur ce que beaucoup d’hétéronormés considèrent comme un jeu de genres sans objet. Mais quand, comme Yiorgos, le héros errant, on a à se reconstruire aussi, on comprend un peu qu’il ne peut que l’aimer, elle qui s’est faite sur ses cendres, lui qui verra amèrement qu’il les a brûlés tous les deux. Elle l'a aimé bien avant tout. Alors patiemment ils retrouvent et/ou remontent leurs jouets et se recomposent. Le film restant flou sur ce qui subsiste alors des braises de leur désir si fortement mis en lumière et et chahuté par cette réalisation.