C’est comme un Almodovar à la grecque, un feuilleton excessif dans le sujet et dans son traitement. Le résultat est un film appréciable, captivant sans aucune prétention intellectuelle bien qu’on puisse s’avancer à l’interpréter par la psychanalyse. La fin est trop « happy end » pour mon goût, mais à la mesure de la vocation un peu naïve de toute l’histoire.
Entre misère humaine, milieu carcéral, transsexualisme et prostitution, Panos H. Koutras propose en "Strella" une tragi-comédie haute en couleurs au rythme soutenu qui capte lentement mais sûrement l'attention du spectateur sur une thématique autant redoutée qu'improbable.
Si vous appréciez le travail d'Almodóvar, vous aimerez obligatoirement celui de Panos H. Koutras sur "Strella". Mais attention, Almodóvar et Panos H. Koutras ont une signature filmique très différente. Il serait sot de passer à côté de "Strella" parce-que l'on s'attend à voir du Almodóvar.
Une dernière précision, ce film n'est pas à mettre devant tous les yeux ou entre toutes les oreilles car, même s'il ne contient pas de scènes pornographiques explicites, la nudité et l'homosexualité comme certaines thématiques familiales moralement répréhensibles y sont relativement présentes. Si vos convictions religieuses ou vos valeurs morales condamnent certaines formes de sexualité/styles de vie, ne serait-ce que par respect, je ne peux que vous le déconseiller.
"Strella" est une fiction, une œuvre cinématographique, pas plus un défouloir qu'un support quelconque pour jeter l'anathème sur une forme artistique, un style de vie ou un fait d'être.