Joel et Ethan Coen pour la première fois dans l’univers du Western. S’il l’on ne faisant d’avance aucun soucis pour eux, il était notamment curieux de savoir si les deux frangins allaient nous offrir un nouveau chef d’œuvre ou si, comme parfois, allaient nous délivrer un film particulier sans étincelles. True Grit s’avère finalement une pépite de cinéma, dans la plus pure tradition Western, l’effet Coen, les dialogues, les comportements des protagonistes, en plus. En gros, une réussite totale et unique en son genre, un film sévère comme léger, dur comme drôle ou encore amusant comme rigoureux.
Passé sur la formidable découverte de la jeune femme dont le film traite d’une part, Hailee Steinfeild, remarquable, les frères Coen peuvent à nouveau se reposer sur les talents de Jeff Bridges, à l’image de The Big Lebowski. Oui, le comédien n’aura jamais été meilleur que sous la direction des deux cinéastes fantasques, et il le prouve à nouveau ici. Son personnage, bourru, tendre aussi, mais surtout dévasté par sa vie menée jusqu’alors est l’attraction principale du film, secondé par la jeune Mattie, je l’ai dit, mais aussi par un Matt Damon surprenant et fort agréable, d’un Josh Brolin fidèle au poste et d’un Barry Pepper amusant physiquement. En somme, True Grit ne déroge pas à la règle dictant que les frères Coen savent habilement s’entourer.
Question mise en scène, c’est l’exemple même de la réussite technique. Images léchées et fidèles à l’époque, couleurs sépia de rigueur, décors admirables, costumes réussis et toute une ribambelle d’armes d’époques au service de chaque personnage. L’équipe du film transforme une ville texane en Fort Smith d’une manière l’on ne peut plus ingénieuse, les personnages ont tous leurs personnalités vestimentaires et hygiéniques qui leurs sont propres. Bref, tout est très soignés, notamment les dialogues, répliques et piques verbales, la force permière de Joel et Ethan Coen.
Un film fort en gueule mais aussi de par sa qualité. Jeff Bridges est phénoménal, Matt Damon remarquable, le récit curieux mais admirable et la mise en scène splendide. Que demander de plus hormis peut-être un manque de logique narrative minime? S’il ne transcende pas le genre, True Grit a le mérite de démontrer que le Western n’est pas mort, et ça c’est rassurant. 17/20