Il y a 40 ou 50 ans, alors que je me régalais à la vision des westerns de l'époque et de ceux plus anciens, je n'aurais jamais imaginé que je puisse m'ennuyer assez profondément à la vision d'un western. Et pourtant ! Faut dire, les frères Coen, pour moi, c'est loin d'être toujours le Nirvana : si j'ai adoré "O brother" et "Fargo", je n'ai pas vraiment goûté "Barton Fink" et "No country for old men". Mais là, un western ! Il est vrai que je n'avais déjà pas aimé "The proposition", le western australien de John Hillcoat, le dernier film de ce genre malheureusement moribond qu'il m'avait été donner de voir avant la sortie de "True Grit". Il est vrai qu'il y a eu à une certaine époque le détournement du genre dans ce qu'on a appelé le western spaghetti : à part "Il était une fois dans l'ouest", vu 4 ans après sa sortie et pas follement apprécié, je m'étais gardé, après lecture des critiques, qu'elles soient positives ou négatives, d'aller voir ces ersatz et je continue à croire que j'avais raison, car "True Grit" me parait devoir davantage aux westerns de Sergio Leone qu'à ceux de Raoul Walsh ou d'Anthony Mann, malheureusement. Certes, l'image est parfaite, c'est très bien mis en scène, mais ça n'a aucun rythme, c'est lent, ça se regarde filmer, c'est souvent caricatural, Jeff Bridges est horripilant dans sa mauvais imitation de John Wayne, etc. Personnellement, je ne sauverais qu'une scène, celle du puits : elle dure 4 minutes ! Et puis, je ne peux m'empêcher de mettre en exergue la chanson sur le générique de fin : le gospel "leaning on the everlasting arms", qui tient une place importante dans "la nuit du chasseur" et qui est chanté ici par Iris DeMent. Si, au moins, "True Grit" permettait au public français de connaître cette grande chanteuse méconnue ! En tout cas, moi, j'aimerais bien (re)voir "100 dollars pour un shérif", première version cinématographique du roman de Charles Portis, réalisée par Henry Hathaway !