A la mode dans les années 50/60 avec pléthore de chefs d'œuvre entrés au panthéon du 7e art, le western avait été ressuscité de la plus belle des façons en 1985 par Lawrence Kasdan avec "Silverado". 25 ans plus tard, ce sont les frères Coen qui s'y attellent. Remake de "100 $ pour un shérif", "True Grit" remporta un beau succès au cinéma, tant aux Etats-Unis qu'en France. On y retrouve tous les codes du genre : souffle épique, vie rude, grandes chevauchées, bandits, shérif et fusillades, le tout porté par une image soignée et des dialogues travaillés, mélange idéal d'humour et de cynisme. Dans cette histoire d'hommes à la virilité plutôt rude, Mattie Ross ne s'en laisse pas compter. Farouchement déterminée à venger la mort de son père, du haut de ses 14 ans, l'adolescente met tout le monde à sa botte, à commencer par le coriace Rooster Cogburn. Formidable dans le rôle, Jeff Bridges, barbe poivre et sel et cinquantaine fatiguée, incarne à la perfection ce marshall désillusionné, inséparable de sa bouteille, payé par Mattie pour la mener sur le territoire des Indiens Choctaw. C'est là que s'est enfui Tom Chaney, l'assassin de son père, parmi une bande de hors-la-loi. Dans leur périple, tous 2 seront accompagnés par Labœuf (Matt Damon), un Texas ranger également à la poursuite du criminel. Plus collante que de la glue, confrontée à un univers hostile, la mouflette bravera courageusement tous les dangers, jusqu'aux limites de la mort. Dépaysant, "True Grit" installe le spectateur en selle dans le sillage des héros. On change de paysage, d'époque, emporté dans l'aventure d'un spectacle grandiose empli d'humanisme. La fin est magnifique.