Un petit chef d'oeuvre du cinéma italien. Le contexte de l'Italie sous la tyrannie de Mussolini est bien montré. Ce film a participé au festival de Cannnes en 2009. Une belle romance. Les résistants italiens sont bien interprétés.
L'acharnement d'une femme pour retrouver l'amour et la reconnaissance de son fils dans l'Italie de Mussolini qui va tout faire pour l'écarter de sa carrière politique.L'actrice est exceptionnelle.
Un grand moment de cinéma! Cette histoire nous énerve et suscite en nous de la haine pour celui qui a fait tant de mal à cette femme.. Un film touchant, et terriblement dérangeant
Vincere est un des tous meilleurs films de l'année. Un quasi chef d'oeuvre qui prend par surprise le spectateur d'entrée au moyen d'une scéne d'introduction qui donne tout le rythme au film comme une ouverture d'opéra, genre musical sur lequel le film entier est calqué. Le défi de Mussolini sur l'existence de Dieu est un grand morceau de cinéma. Toute la première partie jusqu'à ce que l'acteur qui joue le Duce s'efface devant le tyvran Mussolini est un chef d'oeuvre absolu, portée par un acteur sensationnel. Bellochio se refuse à une attaque directe de Mussolini mais questionne plutôt sur l'intrication entre politique et traitement de la folie et (intenses) rapports amoureux et familiaux. La deuxième partie suit la descente aux enfers de la femme cachée du dictateur avec une grande intelligence mâtinée d'humanité et parfois d'humour. Voir même de poésie lorsque la maîtresse de Benito, jouée avec un immense talent par Giovanna Mezzogiorno, grimpe les grilles de l'hôpital comme si elle cherchait à atteindre l'impossible étoile de la liberté avec la neige qui tombe. Bellochio évite tous les pièges à travers le réel du psychiatre, d'une immense subtilité Fillipo Timi, excellent et très proche des personnages de Chaplin revient à la fin pour jouer le fils de mussolini et fait un numéro pathétique de mime des tics de son père. Un morceau de bravoure teint de désespoir qui ne se laissera pas oublier. Le film mélange plusieurs styles narratifs, à la fois inspiré des films muets de Chaplin (Le kid), de l'opéra, du documentaire (brillantes insertions d'extraits de films d'actualité) le tout nimbé de la musique de Carlo Crivelli, qui ressemble à du Bernard Hermann (La mort aux trousses). C'est du cinéma expressionniste qui n'a pas peur d'assumer ses choix en exhibant certains sentiments primaires (l'absence de l'autre vécue comme un drame). Les deux heures et quelques passent très vite du fait d'un rythme trépidant. Un grand moment de cinéma.
En compétition à Cannes cette année ce dernier film de Marco Bellochio est reparti bredouille, et on se demande bien pourquoi ! Alors que l'imbuvable Kinatay a été primé pour une mise en scène inexistante, celle grandiose de Vincere l'aurait mérité mille fois plus. Tout ici est dans la démesure mais dans le bon sens du terme. On est littéralement emporté par le souffle épique et grandiose de cette histoire d'amour étouffée pour le bien de la "grande Histoire" de l'Italie et de son fascisme. Bellochio réalise là sans doute son plus grand film, en tout cas l'un des plus beau de l'année, une fresque irréelle et pourtant vraie. Pour ma part je n'ai pas vu passé les deux heures de projection, la fin arrive bien vite alors que l'on est plongé dans un récit fort et touchant. Un exceptionnel portrait de femme qui s'est battu toute sa vie pour faire admettre sa vérité. Ida est merveilleusement interprétée et portée par la sensationnelle Giovanna Mezzogiorno (fille de Vittorio). Le prix d'interprétation cannois n'aurait pas été volé. Elle porte tout le film sur ces épaules et elle est presque de chaque plan. Une très belle performance. Techniquement le film est parfait. Musique (parfois légèrement envahissante), costumes, décors, montage (incluant de vraies archives de l'époque) et images magnifiques. L'ami qui était avec moi a qualifié le film "d'opéra" à la sortie. C'est une bonne comparaison. En tout cas, c'est grandiose. Une histoire forte, troublante et révoltante alliée à une mise en scène virtuose. Vincere restera certainement comme un chef d'oeuvre...
Peut-être faudrait-il, pour aimer encore plus ce torrent furieux d'images et de sons qu'est le "Vincere", être plus familier avec l'Opéra que je ne le suis ? Et pourtant, un peu comme dans les meilleurs Coppola, cette forme grandiloquente, sulpicienne, à la limite de l'hystérie, redoublée par le jeu expressionniste d'acteurs qui cherchent une sorte de transfiguration extatique (je pense par exemple aux deux moments sublimes où le bâtard de Mussolini "interprète" les discours de son père) m'a profondément touché, transformant la vision de "Vincere" en une expérience esthétique et émotionnelle extrême. Si l'on y ajoute l'intelligence aigüe dont fait preuve Bellocchio dans son utilisation des archives de l'époque, intégrées au film comme nul ne l'a fait jusqu'à présent, et l'interprétation de Giovanna Mezzogiorno, qui paraît hantée par le fantôme de Romy Schneider, on n'est pas loin du chef d'oeuvre absolu, si ce n'était une certaine baisse de tension lors des scènes plus convenues de l'internement psychiatrique...
Quel plaisir lorsque la forme épouse si parfaitement le fond. Question mise en scène, Vincere impose un point de vue magistral, fondamentalement européen dans le sens qu'il s'éloigne résolument des standards américains du cinéma hollywoodien, alors qu'il raconte une histoire - oh - si romanesque. Sur-impressions, images d'archives, lettrages inspirés, focales qui rendent le second plan flou : toute la première partie, pleine de bruit et de fureur (quelle bande son !) est apocalyptique. A quoi renvoient ces flashs mystérieux ? Réponse : à la seconde partie, plus classique, mais probablement aussi plus efficace. A quoi tient la magie de ce film ? Sûrement en dernière analyse à la performance hors norme des acteurs. Filippo Timi est extraordinaire dans sa détermination monomaniaque : ce regard quand il fait l'amour ! Et Giovanna Mezzogiorno tient probablement le rôle de sa vie dans le rôle d'Ida Dalser, sans concession, possédant la puissance intrinsèque de celui - ou celle- qu ira jusqu'au bout comme le héros de Hunger, ou celui de Into the Wild. Le film tutoie la perfection du début à la fin, enchaînant des images qui à elles seules sauveraient un film si elles y étaient enchâssées : le duel, l'arbre et ses filets, la neige qui tombe sur l'asile, etc.... Le plus incroyable finalement est qu'à travers cette histoire romanesque une cruelle violence arrive à émerger (violence du sexe et du désir, de la politique, des manifestations, de la folie). Cette violence est si belle que le film brille comme un diamant brut, et que dans ce diamant brille cette scène du premier baiser : Ida a la main ensanglantée, mais lorsque Mussolini quitte ses lèvres, elle tombe en avant comme privé du support qu'elle cherchera à tout jamais, y perdant la raison. Somptueux. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Après "Une Histoire italienne" de Marco Tullio Giordana, c'est au tour de Marco Bellocchio d'aborder la sombre période mussolinienne avec ce magnifique portrait d'Ida Dasler, la femme répudiée par le Duce puis brisée en hôpital psychiatrique. C'est à une superbe fresque opératique que nous confie le réalisateur, plus inspiré que jamais, ou émotion érotique, saga politique, drame humain et quête de vérité, nous emporte dans un souffle puissant. La splendide Giovanna Mezzogiorno trouve ici le rôle de sa vie dans la lente descente aux enfers d'une femme aveuglément amoureuse, trahie et anéhantie. Un chef d'œuvre incontournable.
Depuis plusieurs années, il devenait rare de sentir que la grande histoire du cinéma était encore en marche. Certes, ce film est dense (ça en déconcertera certains) mais il est d'une inventivité et d'une énergie exceptionnelle. Je n'insiste pas sur le talent des acteurs. Je préfère souligner la capacité de Bellocchio de prendre à bras le corps la grande Histoire du XXe siècle et surtout la grande histoire du cinéma (les projections de films sont omniprésentes, les hommages à Hitchcock, Scola, Fellini sont intégrés avec brio, etc.). Les dix derniers plans sont d'une rare perfection.
Très bon film avec une mise en scène originale qui mélange sans complexe images d' archives et reconstitution... Plus que sur le Duce le film est centré sur cette femme qui jusqu au bout ne lâche rien, dérange... À une époque les femmes qui dérangeaient étaient sorcières, ce film dénonce aussi l'époque où on les disait folle où on les internait à vie...
Vincere est un film magnifique.Les 2 acteurs principaux sont remarquables,la mise en scène élégante,les décors splendides et la musique fait penser à la mort aux trousses.On ressort de ce film troublant bouleversé par le destin de cette femme mais aussi on comprend mieux les mécanismes subtiles du fascisme.