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vanou97
46 abonnés
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3,0
Publiée le 22 février 2012
Vincere est un peu trop ancré dans le clacissisme, stylistiquement noir, mais les images d'archive rendent doute l'authenticité au film. La musique omniprésente, le jeu expressionniste des acteurs et la mise en scène sont remarquables.
De prime abord, je me suis demandé pourquoi Bellochio était allé compromettre son immense talent dans ce film qui ne raconte qu'une simple désillusion amoureuse. Les critiques diverses expliquent qu'il s'agirait de démontrer comment le fascisme et plus particulièrement son leader charismatique Mussolini ont développé leur influence et leur pouvoir de manière physique et charnelle indépendamment de toute idéologie. Mais je trouve cette démonstration relativement fortuite. Tout d'abord, si l'on comprend aisément l'attirance d'Ida pour Filippo Timi qui interprète Mussolini et qui est très séduisant, on a du mal à comprendre le succès de l'original, si ce n'est grâce à son immense pouvoir. En outre, les images d'archive montrant les harangues de Mussolini nous paraissent complétement caricaturales et c'est triste à dire, comique, aussi on a du mal à croire que le peuple ait pu être séduit indépendamment de l'idéologie fasciste. Il me semble que c'est la personnification du fascisme (et précédemment son autorité dans la presse ou le socialisme), qui a fait le charisme de Mussolini, et non pas Mussolini qui a esthétisé le fascisme. Je ne peux donc voir dans ce film autre chose que son premier degré. C'est à dire la lutte héroïque d'une femme qui lutte contre une injustice armée d'une oppression implacable avec une déraison parfaitement raisonnée (et un peu l'ascension d'un leader totalitaire, mais la transition entre le Mussolini incarné et le Mussolini d'archives m'est trop abrupte). Malheureusement, comme cette femme ne se révolte pas contre l'oppression elle-même ni contre l'idéologie et qu'elle en a même été le bras financier son courage ne me fait pas oublier l'absence de sympathie que je ressens pour elle. Le film m'est donc tout à fait mineur dans l’œuvre de Bellochio.
"Vincere" dispose d' un joli visuel, d'une trés bonne réalisation, d'acteurs de talent et d'une BO en béton mais il lui manque un scénario assez solide pour nous faire oublier les quelques longueurs ici et là et une histoire qui tourne un peu trop en rond.
Un fort classicisme bien que teinté parfois d'audace, notamment sur le plan de la musique, et un symbolisme un peu trop appuyé n'empêchent pas d'être porté par ce film. L'histoire, très méconnue, ne fait qu'ajouter un tas d'immondices dans la décharge qu'est la destinée funeste d'une des pires crapules de tous les temps. Mais on est touché par le destin de la protagoniste, où on est partagé entre consternation par l'inconscience totale de cette dernière, du fait que si on a un peu de jugeote on ferait pareil que le directeur de l'hôpital psychiatrique c'est à dire attendre que cette bande de bouffons dangereux soit assez conne pour commencer à s'autodétruire pour pouvoir bien les achever ensuite, mais en même temps admiration pour son jusqu'au-boutisme où la politique n'a absolument rien à voir, juste l'amour et la certitude absolue d'être dans son bon droit. Ce portrait donne lieu à quelques scènes puissantes qui ne peuvent laisser insensibles.
Illustration âpre et poignante de la monté du fascisme en Italie, vu à travers les yeux de la première femme de Mussolini, secrètement répudiée, puis internée dans un asile de fous. Le mise en scène originale de Belocchio mêle habilement la petite histoire et la grande, mélangeant images d’archives et fiction avec beaucoup d’intelligence. L’interprétation fiévreuse de Giovanna Mezzogiorno fait le reste, mettant en lumière le pouvoir de fascination et de dégoût que pouvait provoquer le dictateur.
Vie de la première compagne de Mussolini, lequel la fit interner et la sépara de son fils. Une grosse crapule, mais on le savait. Intéressant pour apprendre et juger de l'évolution du fascisme en Italie, entre 1910 et 1937, date où décéda l'héroïne.
Un film très intéressant, où j'ai eu le plaisir de découvrir l'italie que je ne connaissais pas... Une histoire poignante, jouée par de très bons acteurs, entrecoupée de scènes du vrai Mussolini : à aller voir.
Frustrant film. Il eût suffit d'un rien pour qu'il atteigne une qualité digne d'un chef d'oeuvre. Mais ni l'excellente interprétation de l'actrice principale, ni la montée en puissance du drame, ni la beauté formelle du film ne permettent d'en donner la plénitude de satisfaction que j'aurai aimé éprouver. J'espère qu'un jour un
Une mise en scène éblouissante et une photo somptueuse - intégrant habilement de nombreux documents d'archives, une interprète exceptionnelle (Giovanna Mezzogiorno, qui aurait sans doute mérité de voir son talent récompensé à Cannes plutôt que la fade Charlotte Gainsbourg - même si cette dernière était moins inconsistante qu'à l'ordinaire dans le magnifique "Antichrist") : voilà les trois atouts principaux de "Vincere". Trois étoiles cependant seulement en raison d'une trame narrative un peu opaque par moments et d'un gênant irréalisme de personnages qui ne vieillissent pas. Une leçon de cinéma et d'histoire/Histoire où le douloureux destin d'Ida Dasler (et de son fils) s'inscrit dans une relation sans complaisance de l'irrésistible ascension d'un Mussolini au sommet de son dangereux art populiste, passant avec aisance du socialisme à l'autocratie fasciste.
Il peut paraître ridicule de parler d'une oeuvre parfaite et aléatoire de tenter de justifier un tel qualificatif. On retrouve dans le cinéma de Bellocchio la perfection formelle d'un certain cinéma italien : beauté de l'image, des cadrages toujours composés en fonction des nécessités de la scène, de la vérité intérieure des personnages, science narrative procédant de l'art avec ici le mariage saisissant des images d'actualité et de fiction (le discours de Mussolini repris par son fils bâtard). L'interprétation est habitée (outre Giovanna Mezzogiorno très encensée, Filippo Timi : un brio étonnant). De la belle ouvrage par un grand artisan.
Mussolini avait un lourd secret qu’il cacha voire étouffa d’une main de fer toute sa vie. Ida Dalser, sa première femme lui donnant un fils aîné, fût mise à l’écart par le Duce dès la fin de la guerre. Celle-ci avait pourtant contribuée à sa réussite en finançant l’achat d’un journal, son outil de propagande… A d’autres temps même mœurs, çà ne vous rappelle un autre magnat de la presse italienne arrivé au pouvoir par elle : Berlusconi. Plus que désavouée, elle fût bannie. Mussolini fera interner Ida et son fils, les fera passer pour fous… Hors de question que cette femme réapparaisse dans sa vie et lui nuise…L’entêtement de cette femme amoureuse à faire reconnaître sa légitimité ainsi que celle de son fils se révèle parfois pathétique. On finit par se demander tout de même si cet acharnement n’est pas pour partie de la folie. Ce biopic est d’une énergie furieuse, démente et crépusculaire, à l’image de Benito. Le réalisateur a le talent aussi de filmer les visages et expressions des acteurs. L’usage de gros plans intenses exacerbes la violence voire la folie des personnages. Le réalisateur mêle aussi image d’archives avec images réelles avec beaucoup de brio. Ce film est digne d’un opéra italien. Et puis la prestation de Giovanna Mezzogiorno est bouleversante. Comparée à Romy Schneider par les spécialistes, elle est d’une beauté comparable. La seule faiblesse de ce film est dans la maigreur du scénario. Au bout, d’un moment les scènes d’acharnement de la belle Ida sont répétitives. On tourne en rond… A voir pour le côté Jeanne d’Arc en fin de parcours du personnage
C'est à la fois une fresque historique (nourrie d'images d'archives) et un récit intimiste. Un mélodrame tragique et un beau portrait de femme. Où il est question d'amour fou, de sacrifice, de désir de reconnaissance, d'obstination jusqu'au martyre. La première moitié du film évoque l'ascension de Benito Mussolini, son évolution idéologique, mais aussi cette histoire d'amour cachée. Un tourbillon de passions, dans un style enlevé, tour à tour ample (musique lyrique omniprésente) et subtil. Bellocchio s'applique notamment à présenter Ida comme une femme de l'ombre, surgissant de l'obscurité ou fendant une foule pour être toujours aux côtés du futur Duce. Apparitions-disparitions d'une femme fantôme dont Mussolini cherchera à effacer l'existence. La seconde moitié du film (la rébellion, l'asile, le questionnement sur la folie...) est plus classique et un peu longuette. À défaut d'émouvoir, Vincere séduit par sa belle maîtrise. On retiendra aussi la performance des deux acteurs principaux : Giovanna Mezzogiorno et Filippo Timi.
peu de gens semble t-il connaisait cet épisode peu glorieux ( mais y en a t-il ?) de la vie de Benito Mussolini, Bellocchio nous livre ceretes un film long et un peu " pompeux ou pompier mais il a le merite de nous conter (avec de belles images d'archives une histoire captivante et triste dans cette Italie découvrant le fascisme.Une prestation mieux que bien de G Mezzogiorno, comment rester indifférent à cette femme magnifique, séduite et abandonnée ( ainsi que Bénito junior) par son amant lâche et ignoble. Un Duce , adulé disait-on par la gente féminine de l'époque ! une analogie avec ce qui se passe actuellement au-delà des Alpes avec un autre séducteur au rire sinistre et figé.
Un film d'une grande beauté, une photographie sublime, des acteurs magnifiques, des musiques grandioses et omniprésentes. On dirait presque un opéra de Verdi, tout en puissance et en lyrisme. D'un point de vue historique, j'aurais aimé davantage d'éclarcissements sur l'évolution de Mussolini et qu'est ce qui a motivé l'abandon de sa femme et de son enfant.