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Charles R
52 abonnés
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4,0
Publiée le 28 novembre 2009
Marco Bellocchio est un des cinéastes majeurs de la dénonciation en Italie. Depuis "Les poings dans les poches", il ne cesse de jeter un regard critique sur le monde qui défile, épinglant la psychiatrie traditionnelle, le poids de la religion en Italie, l'hypocrisie de la société bourgeoise. Dans "Vincere", c'est tout l'univers haï de Bellocchio qui est passé en revue: le fascisme et l'horrible cabot que fut Mussolini, la psychiatrie trop commode quand on veut se débarrasser d'un(e) importun(e), les lâchetés d'une société ivre de pouvoir, les complicités bêlantes de la religion catholique, apostolique et romaine et d'une dictature bien musclée... Et Giovanna Mezzogiorno illumine de son regard ce monde parfaitement pourri.
Après "Une Histoire italienne" de Marco Tullio Giordana, c'est au tour de Marco Bellocchio d'aborder la sombre période mussolinienne avec ce magnifique portrait d'Ida Dasler, la femme répudiée par le Duce puis brisée en hôpital psychiatrique. C'est à une superbe fresque opératique que nous confie le réalisateur, plus inspiré que jamais, ou émotion érotique, saga politique, drame humain et quête de vérité, nous emporte dans un souffle puissant. La splendide Giovanna Mezzogiorno trouve ici le rôle de sa vie dans la lente descente aux enfers d'une femme aveuglément amoureuse, trahie et anéhantie. Un chef d'œuvre incontournable.
Un film d'une grande beauté, une photographie sublime, des acteurs magnifiques, des musiques grandioses et omniprésentes. On dirait presque un opéra de Verdi, tout en puissance et en lyrisme. D'un point de vue historique, j'aurais aimé davantage d'éclarcissements sur l'évolution de Mussolini et qu'est ce qui a motivé l'abandon de sa femme et de son enfant.
En un mois, l’année 2009 qui s’annonçait morose est partie totalement en orbite.
Vincere, sans doute le dernier grand film du mois de Novembre (faut pas déconner non plus), rentre vite dans le vif du sujet. La première partie est étourdissante, comme un discours enflammé devant une foule en délire. Le montage est très incisif et elliptique favorisant l’association d’idées et d’émotions à une continuité chronologique. C’est la personnalité de Mussolini qui dirige alors la structure du film, personnage guerrier et passionné, qui ne pense qu’à vaincre, à réduire l’autre en poussière. Une sorte de Rock Star timbrée et ultra narcissique qui emporte le personnage féminin dans sa passion avant de l’abandonner. La laisser seule dans son existence fictive, comme si elle avait été un fantasme comme elle le dit, elle, et son fils, homonyme bafoué du père. Et c’est là que se rejoignent les deux partis pris les plus intéressants du cinéaste, à savoir le choix de donner comme ligne de fond, le cinéma lui-même, propagandiste ou burlesque, et la disparition de l’acteur qui joue Mussolini. Il ne reste donc que des images de lui, forcément différentes vu qu'elles prennent la forme du vrai Mussolini, et il demeure toujours absent en étant présent partout. Parce qu’il la rayé de sa vie, parce que le Mussolini socialiste qui avait le look de Freddie Mercury n’existe plus. La structure devient beaucoup plus posée et, centré sur son personnage principal (sublimement interprété par Giovanna Mezzogiorno) le film prend la forme et la force des grands classiques, quelque part entre Visconti et le cinéma Hollywoodien. Bellocchio atteint un lyrisme paroxystique baroque et dramatique, aidé par une musique grandiose et une puissance picturale symbolique bouleversante. Les séquences de projections, très nombreuses sont toutes formidables, d’une projection christique dans un hôpital à des extraits bouleversants du Kid, en passant par les images du Duce, devant lesquelles le corps réinvesti de l’ac
Des partis prix formels particulièrement audacieux, une tension sexuelle et dramatique intense, et une interprétation édifiante... tant d'hyperboles pour ce chef d'oeuvre qualifié à trés juste titre de "monstre de fiction".
Très tres bon film.En fait je dirais un "opéra cinématographique", fresque d'une époque et en même temps forte histoire de sentiments extrêmes. Interprétations superbes. Un régal
L'acharnement d'une femme pour retrouver l'amour et la reconnaissance de son fils dans l'Italie de Mussolini qui va tout faire pour l'écarter de sa carrière politique.L'actrice est exceptionnelle.
Dans un style un peu daté, Vincere retrace la vie de la première compagne de Mussolini et son combat lorsque celui-ci décidera de l'oublier. La présence continue et massive de la musique, la présence d'image d'archives, la lenteur assumée en font un film surprenant. Les acteurs rendent vie à ces personnages de façon magistrale.
Dans sa première partie, le film peine à trouver son véritable rythme et souffre des aléas de la grande production historique à costumes en s’apparentant à un feuilleton télévisé de qualité. La seconde partie est d’un plus haut niveau, qui narre la déchéance de Ida (Giovanna Mezzogiorno, qui aurait mérité un prix d’interprétation à Cannes) et son obstination à aller jusqu’au bout de son combat. Bellochio excelle à saisir l’écrasement physique et moral de tout opposant au totalitarisme. Vincere dépasse alors le cadre du simple film politique et historique pour atteindre l’universel.
Les meilleurs cinéastes italiens, de Rossellini à Scola, ont toujours su relier la Grande Histoire à des récits intimes d'individus anonymes dont le destin en a été bouleversé. Avec Vincere, Marco Bellochio trace le portrait d'une femme au courage inaltérable, meurtrie, bafouée, toujours combattante, même internée, elle, la femme ignorée de Mussolini. Dans un style puissant et ample, le réalisateur décrit l'Italie fasciste avec brio, passant à une manière lyrique quand il évoque la destinée de cette femme (et de son fils Benito) hors du commun. D'une beauté sombre (quelle image somptueuse !), le film intègre des archives extraordinaires du Duce en "représentation" et des bandes d'actualité. Elles sont subtilement utilisées dans cette oeuvre qui est sublimée par la performance héroïque de Giovanna Mezzogiorno. L'un des plus beaux films de Bellochio (70 ans) qui a trouvé là un sujet à sa (dé)mesure.
peu de gens semble t-il connaisait cet épisode peu glorieux ( mais y en a t-il ?) de la vie de Benito Mussolini, Bellocchio nous livre ceretes un film long et un peu " pompeux ou pompier mais il a le merite de nous conter (avec de belles images d'archives une histoire captivante et triste dans cette Italie découvrant le fascisme.Une prestation mieux que bien de G Mezzogiorno, comment rester indifférent à cette femme magnifique, séduite et abandonnée ( ainsi que Bénito junior) par son amant lâche et ignoble. Un Duce , adulé disait-on par la gente féminine de l'époque ! une analogie avec ce qui se passe actuellement au-delà des Alpes avec un autre séducteur au rire sinistre et figé.
Comment écrire quelque chose de serein sur un film de 2 h 08 minutes pendant lequel on a vécu un véritable calvaire pendant 1 h 25 et qui, d'un seul coup, devient tout à fait tout autre pendant les dernières 40 minutes. De ce film qui était en compétition à Cannes 2009, beaucoup ont dit ou écrit qu'il s'apparentait à un opéra. C'est probablement vrai pendant ces fameuses 85 premières minutes. Malheureusement pour moi, cela ressemble à un opéra de Verdi et non de Monteverdi, Haendel ou Mozart ! C'est grandiloquent, pompeux, la musique, quand elle intervient, est tonitruante, sans aucune nuance. Quel ennui ! Et pourtant, le sujet est intéressant : Mussolini, son amour secret avec Ida Dalser, son fils Albino, la montée du fascisme en Italie. Pendant les dernières 40 minutes, le film se calme et met principalement l'accent sur Ida Dalser. Giovanni Mezzogiorno est absolument prodigieuse dans ce rôle de maîtresse répudiée et, malgré tout le mal que, globalement, je pense de ce film, je lui aurais donné sans hésitation le prix d'interprétation féminine même si Charlotte Gainsbourg était, pour une fois, plutôt bonne dans "Antichrist". On évitera le zéro étoile infamant pour les 40 dernières minutes et, surtout, la prestation de Giovanni Mezzogiorno.