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Un visiteur
4,0
Publiée le 7 août 2010
Vincere est d'un genre traditionnellement très codifié, mais s'autorise des séquences assez originales (les brèves informatives) sans perdre de son tragique. Le travail des lumières est impressionnant.
Marco Bellochio maîtrise parfaitement la mise en scène de ce petit bijou du cinéma italien de ce siècle. Pas un chef-doeuvre, Vincere n'en est pas moins une histoire passionante entre Mussolini et sa maîtresse cachée qui sortira détruite de cette relation. L'atmosphère dépeinte est excellente, les acteurs sont pharamineux... que demandert de plus ? Un très bon film comme il est si rare d'en voir de nos jours.
Peut-être faudrait-il, pour aimer encore plus ce torrent furieux d'images et de sons qu'est le "Vincere", être plus familier avec l'Opéra que je ne le suis ? Et pourtant, un peu comme dans les meilleurs Coppola, cette forme grandiloquente, sulpicienne, à la limite de l'hystérie, redoublée par le jeu expressionniste d'acteurs qui cherchent une sorte de transfiguration extatique (je pense par exemple aux deux moments sublimes où le bâtard de Mussolini "interprète" les discours de son père) m'a profondément touché, transformant la vision de "Vincere" en une expérience esthétique et émotionnelle extrême. Si l'on y ajoute l'intelligence aigüe dont fait preuve Bellocchio dans son utilisation des archives de l'époque, intégrées au film comme nul ne l'a fait jusqu'à présent, et l'interprétation de Giovanna Mezzogiorno, qui paraît hantée par le fantôme de Romy Schneider, on n'est pas loin du chef d'oeuvre absolu, si ce n'était une certaine baisse de tension lors des scènes plus convenues de l'internement psychiatrique...
Je vais revoir le film dans 10 ans, et je me rendrais surement compte à quel point je suis passé à côté d'un grand film. Parce que vu le déferlement de critiques admiratives qui a accompagné le film, je me pose des questions: pourquoi est ce que le film m'a laissé dans un état d'indifférence quasi totale? Pourquoi l'histoire de cette femme ne m'intéresse absolument pas? Déjà, je suis toujours énervé par ce reflexe machiste, de penser qu'une femme n'est intéressante qu'à travers l'amour qu'elle porte à un homme, ici Mussolini. Mais bon, ici c'est le principe! La première partie du film me semble d'abord d'un académisme pompeux, et la rencontre, etc sont , je trouve, traitées d'une manière artificielle et tape à l'oeil. Je déteste ces genres de film prétentieux, où le réalisateur pense que chacune de ses scènes vont marquer l'histoire du cinéma (comme celle où il est nu dans sa chambre et il va à la fenêtre et le peuple l'acclame, j'ai failli mourir de rire tellement c'est ridicule). Donc raté dans la première partie. Ensuite, lorsqu'il la quitte et elle devient folle, je trouve le film beaucoup plus accrocheur et plus fort émotionnellement. Là Bellochio démontre un sens de la mise en scène très fort et réussit plutôt de belles scènes, notamment une scène ouù le fils de Mussollini imite son père devant ses camardes et cette scène est assez extraordinaire). L'actrice au nom oubliable (Mezzogiarno, non?) est formidable. Là le film m'a plus séduit. Sinon, déception.
Le sujet est passionnant et le réalisateur fait un parallèle tout au long du film entre les sentiments de cette femme et les sentiments de l'Italie toute entière pour le Dulce. L'actrice Giovanna Mezziogiorno est absolument époustouflante dans ce rôle, elle arrive à faire passer par l'expression de son visage l'ensembe des sentiments humains. Rarement une actice m'a autant touché, je lui décerne l'oscar de la meilleure actice sans aucun doute.
Ce film n'est pas forcément facile d'accès : la mise en scène part dans tous les sens, mélangeant images réelles et de fiction, chose pas des plus heureuses lorsque personnages historiques et de fiction ne se ressemblent pas du tout (notamment Mussolini), tout comme le choix de prendre le même acteur pour jouer le père ou le fils ou encore le fait que l'on confonde facilement les rôles secondaires. Le début est lui aussi décousu et revient dans le passé sans grande mise en garde. On assiste au plein milieu de nulle part au mariage de Mussolini et Ida Dalser. Le choix est sans doute voulu, même s'il garde un arrière goût de mal exploité. Passé cela, le film révèle surtout un très beau portrait de femme. Cela ne commençait hélas pas sous les meilleurs auspices, l'actrice paraissant si fade au début. Et puis, petit à petit, on entre dans son monde, ses conflits intérieurs, son combat, son amour immodéré pour le Duce. Et là commence véritablement ce qui fait la force du film : l'histoire du combat d'une femme pour rétablir une vérité, l'histoire d'une mère qui veut donner à son fils la vie qu'il mérite, l'histoire d'une amante qui se battra jusqu'au bout au nom de sa passion. Et heureusement pour le spectateur, c'est ce thème-là qui est le mieux traité dans ce film.
Mise en scène alliant cinéma, théâtre et opéra sur fond de scénario digne d’une tragédie grecque, cette production transalpine, quoiqu’assez longue, n’en demeure pas moins bouleversante. Malgré quelques incohérences scénaristiques et autres images plus ou moins subliminales dont on saisit difficilement le sens, voire l’intérêt, « Vincere » est un film vibrant, où la passion se mêle ardument avec la haine. Mais outre la puissance du film, ce qui marque le plus dans « Vincere », c’est la prestation des 2 acteurs principaux, celle de Giovanna Mezzogiorno, resplendissante dans son rôle de maitresse acharnée (mention spéciale à la scène face aux médecins), complétée par la froideur naturelle et le charisme quasi-despotique de Filippo Timi (dont toute la puissance réside dans le regard). Une belle mais étouffante plongée dans l’Italie du début du XXème siècle sombrant progressivement dans le totalitarisme sans pitié de Mussolini.