Un film qui assassine mon sens de la compréhension
C’est un film qui me tentait énormément, je voulais le voir depuis plus d’un an, et Arte l’a diffusé. Je me suis pressé d’aller le voir. Mais quelle déception
Le film commence par une séquence de 7 minutes en noir et blanc avec des plans très fixe, aucun mouvement de camera et un cadre en carré qui ne prend pas l’intégralité de l’écran. Ça fait très rustique, je me suis dit que c’était voulu par le réalisateur, après tout pourquoi pas, il fallait sans doute séparer, distinguer l’intro du reste du film je sais pas. Mais même avec la couleur qui vient ensuite, le cadrage et les plans restent les mêmes donc j’avoue n’avoir pas bien saisi l’intérêt du noir et blanc.
La mise en scène est très prononcée sur les bruits de la nature, on entend le bruit des arbres, le vent, les criquets, les portes qui claquent. On remarque des plans camera qui filme juste un décor et non une histoire. On peut y remarquer qu’avec les plans qui sont fixe, avec des personnages qui bougent peu une brise qui s’engouffre sur les scènes, le vent fait bouger les rideaux, vêtements. C’est le seul véritable mouvement qu’on trouve, et j’avoue ne pas savoir pourquoi un tel détail sur le vent, le courant d’air.
Des actions peu nombreuses, peu naturelles, au début du film, la scène
où Nie Yinniang entre sous la tente et que le père pose son bébé tranquillement et prend son sabre et le lance par exemple
. Ça donne un ensemble très théâtral
Il y a peu de dialogues, et c’est très centré sur des plans fixe qui finalement nous rend extérieur à l’histoire comme si on observait l’Histoire se déroulant devant nos yeux alors qu’elle fait déjà partie du passé, c’est un peu comme si on était devant un documentaire. Alors certes il est vrai que la composition du cadre, la photographie et de nombreux plans sont époustouflants. Cependant, c’est décrit comme un film d’art martiaux dans la catégorie « action » mais raté, il ne se passe rien en action.
On y réfléchissant, je pense qu’il faut accepter la lenteur voulu par le film pour y entrer vraiment, et malheureusement je n’ai pas su m’immerger dedans et je suis resté extérieur au film tout le long, c’est dommage et vraiment terrible parce que je n’ai du coup pas bien compris l’intérêt réel de cette œuvre.
On ne s’attache pas non plus aux personnages, même à Nie Yinniang, on reste trop extérieur à eux, ils ne dégagent rien, ils restent fades sans aucunes émotions. Les seuls dialogues ce sont des questions un peu politiques bien ennuyeuse qu’on ne comprend rien, la parabole sur l’oiseau bleu et une pierre de Jade, franchement bon courage pour s’identifier à eux. Mieux encore,
on passe 10 minutes à nous raconter l’histoire du personnage principal, Nie Yianniang sur un plan fixe ne la voyant pas, et une fois terminé la camera se tourne doucement vers elle, et on la voit fondre en larme cachée derrière son manteau.
Sérieusement c’était censé apporter quoi ça ? Ce n’est même pas cohérent avec le caractère du perso.
Par moment, on a quelques espoirs que ça bouge un peu quand
on voit la garnison armée courir la nuit avec enfin une soudtrack ou l’escarmouche dans les bois
mais raté là aussi, on revient très vite avec une scène sans son, une scène fixe.
Niveau scénario je pourrais parler
de la femme qui débarque après le combat dans la forêt et qui échange 3 coups de sabre et repart comme ça de son coté, du vieux sorcier qui sort de nulle part ou de la scène où on voit des chèvres mâcher pendant 15 secondes…
mais franchement, je n’ai tellement rien compris au sens de ces scènes que je n’en parlerai pas davantage
La technique est très bien foutue mais il manque une chose que je n’ai pas réussi à trouver, son âme. Le film n’a aucune âme. Je m’attendais à un film d’art martiaux historique avec une histoire, des émotions mais rien de tel. Je me suis senti victime d’une arnaque cinématographique.
En vrai, quand je vois le nombre incalculable de critique positive, je me demande si c’est vraiment ça du cinéma pour vous, parce que bon, je vais dans une galerie d’art avec des photos et tableaux et j’ai autant que ce qui est présentée ici. Oui, je pense que ce film est telle une galerie d’art où on vient pour voir de belles photos et non pas un film. Ça reste mon avis.
Il est important de souligner néanmoins que c’est la pâte du réalisateur Hou Hsiao-Hsien de raconter des histoires où l’intrigue est réduit au strict minimum, de privilégié la suspension du temps avec notamment de très long plan-séquence avec peu de mouvement de caméra et principalement en n’effectuant qu’une seule prise des séquences qu’il tourne.
Bref, c’est un film très abstrait, une façon d’extraire ces moments du monde. En une phrase, on pourrait dire de ce film qu’il entre dans la catégorie des films « C’est beau, très beau mais c’est long, très long mais ça reste beau mais c’est long ». C’était mon tout premier Hou Hsiao-Hsien, je pense regarder « Café lumière » de 2004 en espérant mieux comprendre la touche personnelle de ce réalisateur taiwanais.