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DarioFulci
103 abonnés
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4,0
Publiée le 30 juillet 2010
Pour un petit délit (fumer des joints après le lycée), un gamin risque 7 ans de prison. Le flic chargé de son dossier à des scrupules: n'est-ce pas disproportionné ? Un film à la lenteur indispensable. C'est le quotidien de ce policier roumain, un peu livré à lui même pour l'enquête par manque de moyens. Puis, lorsqu'il s'agit d'intervenir pour des délits aussi insignifiants, la hiérarchie pointe son nez et exige une répression démesurée. L'archaïsme des lois fait froid dans le dos. Les dernières scènes sont magistrales: l'humiliation méthodique de la raison par l'intransigeance au moyen d'un simple dictionnaire. Un conservatisme improbable qui pourtant lèse manifestement le pays. Le film est pour cela excellent de maîtrise et de méthode.
Un film très étonnant, je dois l'avoué. N'ayant que rarement vu des réalisations roumaine je ne peux pas trop juger de se coté. Pour l'histoire, elle semble au départ sans grand interêt et assez longue à se mettre en place. Dans sa globalité, le film se veut assez ennuyeux. On suit la petite histoire, sans grande persuation. De long plans nous font également trouver parfois le temps mais l'on reste quand même dans l'attente. Puis le dénouement final. Là cela se veut humoir noir et serieux à la fois (un final convainquant pour ma part 'au vue de ce que j'ai vu l'heure précédente) mais bien spécial et étonnant pour un film du genre. Bien qu'assez subtil, l'humoir noir lest présent le long du film. PArfois au grè de situation assez loufoque, qui ont au moins le plaisir de nous interroger sur la chose^^. LE budget y ait peut etre pour quelques choses... En soit, on ne peut pas dire que le film se veut décevant (sauf si l'on voulait un peu d'action et une réalisation soignée) mais de nos jours, les "possibilités" font ; qu'on est possible de faire beaucoup mieux (avec cette même trame, une autre vision, maitrise de la chose ; aurait pu amener quelques choses de totalement diférent mais pourquoi pas interessant). Apres, il s'agit peut etre du style de réalisation roumaine (auquel cas, je n'adhère pas et ne suis (pour le moment) pas vraiment convaincu) , donc j'avoue ne pas être objectif. Mais un sujet, dans tout les cas ; à ne pas mettre de coté. Un film certe étonnant par sa réalisation et mise en scène (le jeu des acteurs étant juste), mais qui n'en demeure pas moins , interessant à exploiter et qui en fait un film à part entière. Déçu, certe (mais je n'avais pas d'atente particuliére) ; par un réèl manque de punch mais reconnait qu'on ne peut pas classifier ce film de mauvais. Certains apprécieront ce genre plutot spécial, et rarement vu au cinéma (n'étant que faiblement diffusé dans les salles, au détriment des blockbusters du moment...) ; mais qui pourrait avoir son public (petit selon moi, mais son public). A la limite, pour les amateurs. Mais pour les autres (je pense), passé votre chemin... Vous n'y trouverez qu'ennuis et aucun interet.
Second long-métrage pour le cinéaste Roumain qui réalise ici un polar étonnamment surprenant et très différent de ce à quoi on aurait pu s'attendre. Filmé et mis en scène comme un documentaire, Policier, Adjectif (2010) se veut linéaire et n'en déroge pas une seconde. Les longs plans fixes interminables s'accumulent au grès de quelques séquences loufoques (notamment la séquence final du dictionnaire, entre le policier et le commandant). Corneliu Porumboiu nous réserve là un polar singulier qui devrait en dérouter plus d'un.
"Police, adjectif" est un film d'une totale complaisance : dans la forme (où le degré zéro de la mise en scène se veut épure) et dans le fond (où le propos sur l'incurie de la police est traité avec une lourdeur pachydermique). Certains citent Bresson en parlant du film : ultime complaisance, de la critique cette fois.
Il est vrai que lme film peut paraître au premier abord long et dénué d'intérêt. Il pose néanmoins des questions intéressantes sur lesquelles l'ensemble de la société devrait s'interroger et pas seulement "les hommes de lois" puisque nous sommes tous confrontés à cette loi.
Le film nous présente un policier du bas de l'échelle, caricaturé comme un déchet de l'humanité: il lape sa nourriture, fume, laisse traîner ses déchets, refume, marche vouté... C'est déjà assez pénible. Pour ne rien arranger, il ne se passe quasiment rien: on suit sa routine de filature, on voit des rapports... et on s'endort (si seulement !). Technique totalement ratée, balance des blancs foirée, montage poussif... Seules les 5 dernières minutes sont un peu intéressantes, bien que non crédibles. Je ne comprends pas l'intérêt de faire un film pareil. J'ai trouvé le temps terriblement long pour un film aussi court.
Porté par la nouvelle vague du cinéma roumain, "Policier, adjectif" combine une approche réaliste et qui donne souvent l'impression d'être en temps réel -comme l'exemplaire 4mois, 3semaines etc- et ton volontiers badin. Policier, adjectif convaint plutôt lors de ses trop rares dialogues, lesquels tendent souvent au sarcasme le plus pernicieux, mais lasse un peu sur la longueur de ses filatures sans fin. On ne peut cependant pas critiquer l'implacable conclusion de ce film qui cherche, au delà des amusantes considérations linguistiques, à illustrer le dilemme du policier contrarié par sa propre conception morale. Questionnement qui ne semble mener nulle part, si ce n'est à l'application aveugle de la loi, dangereuse mais réaliste conception du devoir des hommes de loi.
Un plaisir sadique (que je ne suis pas) serait de forcer à la projection de ce film la plupart des "jeunes" qui nourrissent le box office des salles généré par les blockbusters. On peut imaginer la difficulté pour ces racailles de tenir en place sans se prendre les pieds dans la moquette des salles obscures ou de donner des coups dans le dossier de celui d'en face durant les 103 minutes lancinantes que durent ce film. De longs et pénibles plans séquences mal filmés et répétitives, laids et ennuyeux et une grande pesanteur des dialogues (l'insupportable scène de repas entre le flic et sa meuf) nuisent beaucoup à ce film décevant, surtout quand on a vu depuis cinq ans de très bons films roumains. 12h08 à l'heure de Bucarest, du précédent réalisateur, avait le mérite d'une certaine forme de burlesque alors que celui-ci, sous couvert d'une volonté de traiter la morale, la conscience (l'opposition entre l'individuel et la société) ne génère que l'ennui. Policier, adjectif a cependant quelques drôles moments grâce à l'ultime scène en long plan séquence qui révèle un humour proche de l'absurde. Le jeune acteur est très bon mais le film qui lorgne beaucoup vers Robert Bresson, déjà difficile d'accès reste d'une grande austérité.
On ne peut que rester confondu (e) devant les moyens cinématographiques dérisoires exposés par Corneliu Porumboiu au service de son propos, à l'image des moyens matériels dont dispose son héros Cristi, inspecteur de police provincial et jeune marié taciturne, allant de service en service dans des locaux sinistres, réduit à rédiger ses rapports de filature à la main, le vieil ordinateur trônant sur son bureau minable étant probablement hors d'usage depuis des lustres - la seule concession à la modernité étant le téléphone portable (pas très récent, mais qui marche encore !). Cependant, cette austérité formelle est tellement ascétique qu'elle peut être gênante pour entrer vraiment dans l'univers si personnel du cinéaste roumain : beaucoup y verront sans doute un monument d'ennui - retrancher environ un quart d'heure sur l'heure cinquante-trois aurait pu faciliter l'abord de ce "Policier, adjectif". Les longueurs réitérées (filature) sont donc le seul bémol à apporter à ce film redoutablement intelligent. Cristi a des scrupules : arrêter un ado parce qu'il fume quelques pétards (et en offre sans précaution, en public, à ses copains) lui paraît disproportionné. Son supérieur le rappellera à l'ordre, au terme d'une hallucinante discussion, dictionnaire à l'appui (où l'on comprendra enfin le pourquoi du curieux titre du film) : le policier doit appliquer la loi, sans la confondre avec la morale - d'autres serviteurs de la loi ayant, eux, plus de licence en la matière, ainsi du juge qui peut utiliser sa conscience grâce à la notion d'équité. Brillante leçon de sémantique appliquée et de philosophie : un "polar" bien loin des sentiers battus. Bravo !
Au sein de la jeune garde roumaine, Corneliu Porumboiu s'est révélé comme le plus drôle et le plus cinglant de ses représentants avec 12h08, à l'est de Bucarest. Son deuxième film, Policier, adjectif, semble a priori son exact contraire, au moins pendant sa première partie. L'histoire d'un simple flic de province qui passe ses journées à suivre de loin les agissements de trois jeunes consommateurs de haschich. L'attente est interminable, le ciel est gris, et le film, contemplatif et austère, semble aller nulle part, si ce n'est dans le mur de l'ennui poli. Sans s'animer outre mesure, le récit va cependant devenir signifiant au fil des minutes. Avec, pour point d'orgue, une scène de presque une demi-heure, totalement surréaliste, où le chef de la police et deux inspecteurs vont s'affronter sur des questions de sémantique. Qu'est ce la conscience ? Peut-on avoir un cas de conscience, en tant que policier ? Et la loi dans tout cela ? Bref, nous voici en plein Kafka, avec une délicieuse ironie sous-jacente, qui permet de retrouver le Porumboiu critique lucide de la société roumaine. Cette simple scène éclaire a posteriori tout le dispositif d'un film épuré et d'une suprême intelligence. La seule condition, pour l'apprécier à sa juste valeur, est de ne pas se laisser abuser et décourager par la languissante première heure. Ce n'est pas un film drôle, mais c'est à coup sûr un drôle de film.