Bouzi Bouzouf aime « Mary Reilly » de Stephen Frears, un film beau dans son austérité et austère dans sa beauté que Bouzi Bouzouf ne peut s'empêcher de rapprocher du très beau et très austère « Coco Chanel & Igor Stravinski » de Jan Kounen, dans lequel, comme dans « Mary Reilly », un homme et une femme passent la quasi-totalité du film à se renifler le derrière dans une grande maison. Dans le long métrage de Frears, si la femme est une modeste servante (jouée au passage par Julia Roberts, que Bouzi Bouzouf considérait avant ce film comme la deuxième actrice la plus insupportable de tous les temps, juste derrière Marion Cotillard ; mais là, Bouzi Bouzouf a vu une comédienne d'une magnifique sobriété, au jeu débarrassé de tous tics américains, totalement au service du film et d'une beauté parfois émouvante ; bref, Julia est étincelante dans ce film ; Bouzi Bouzouf n'en revient pas de ce qu'il vient d'écrire), si la femme est une modeste servante, donc, l'homme, lui, n'est ni plus ni moins que le docteur Jekyll, ce scientifique qui, le jour, est plutôt cool (quoiqu'un peu chelou) mais qui, la nuit venue, se métamorphose en ce psychopathe dégénéré qu'est mister Hyde (Bouzi Bouzouf a un fonctionnement contraire : le jour, il est un psychopathe dégénéré et la nuit, il est plutôt cool, mais c'est tout simplement parce qu'il dort). L'une des premières apparitions de Hyde dans le film voit, dans une scène choc, le sinistre enfoiré rouer de violents coups de pied une gamine sur un trottoir. Bouzi Bouzouf s'est dit alors que si la petiote avait été Hit Girl de « Kick-Ass », Hyde aurait fini la tronche encastrée dans une bouche d'égout. Mais aussi abject se révèle notre mister Hyde, Julia Roberts ne peut s'empêcher d'être attirée par lui, parce qu'il lui rappelle son père qui, pourtant, était un ivrogne infâme qui la persécutait et abusait d'elle sexuellement. Ouais, c'est glauque. Mais comme le dit à un moment doctoresse Roberts/Miss Reilly : « Il y a une part sombre en moi. »