« Hunger Games » c’est quoi exactement ? C’est l’histoire d’une jeune fille sélectionnée à la place de sa sœur pour participer à des jeux mortels, symboles de la puissance de la capitale. C’est une histoire de sacrifice, une preuve d’amour fraternelle qui va au-delà de la peur de la mort. « Hunger Games », c’est surtout à la base un roman jeune-adulte que j’ai adoré bien avant que les films ne soient annoncés, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. En tant que lectrice conquise, j’attendais une vraie adaptation. Une œuvre cinématographique qui reprenne au mot près les thèmes et ambiances que j’avais appréciés. Et il se trouve que « Hunger Games » est une excellente adaptation cinématographique des livres de Suzanne Collins. Les personnages que l’on aime sont présents, les évènements qui m’ont choqué ou touché aussi. La Katniss de Jennifer Lawrence et de Gary Ross est la Katniss de Suzanne Collins. Les acteurs sont tous choisis à la perfection. Même si Jennifer Lawrence est un peu trop bien en chair pour interpréter une jeune fille en sous-nutrition, son jeu est d’une telle intensité qu’elle parvient à émouvoir à tout moment, et à livrer une performance surclassant les habituelles prestations de ses collègues dans un blockbuster. « Hunger Games » est l’un des films qui m’émeut le plus à chaque visionnage. Certains passages clés et inéluctables prennent toujours autant aux tripes, peu importe à quel point je les connais par cœur. « Hunger Games » est un film épique, où les adeptes d’action risquent d’être servis autant que les amateurs de dialogues. La séparation nette du long métrage donne l’impression de découvrir deux films différents. La première, bavarde et portée sur le "star-system", donne quelques occasions de rire, de s’émerveiller voire d’être écœuré devant l’opulence du Capitole, alors que la seconde ne laisse place qu’à l’horreur et à la tension. Personnellement, ce découpage me convient, puisqu’il permet de mettre parfaitement en exergue le contraste existant entre les districts et le Capitole, de souligner la futilité de l’un pour mettre en valeur la précarité des autres. Comme vous l’avez compris, « Hunger Games », ce n’est pas qu’un roman jeune-adulte avec tous les clichés infondés qui vont avec. Il y a certes une histoire d’amour, mais il est stupide de réduire l’intrigue à cela. « Hunger Games », c’est avant tout une critique des sociétés modernes, de l’essor des télé-réalités où est faite l’apogée de l’ignorance et de la violence. Les jeux sont une transposition de tous ces programmes où il faut se faire aimer pour avoir une chance de s’en sortir, vivant ou publiquement selon les cas. Le pire étant que le public, loin de saisir la façon dont Suzanne Collins dénonce ce système, a plébiscité une émission aux Etats-Unis où les candidats se retrouvaient enfermés dans une arène à la Hunger Games pour survivre ! « Hunger Games » au cinéma, c’est aussi la caméra hyperactive de Gary Ross, déstabilisante dans un premier temps pour finalement se révéler outil majeur de l’immersion du spectateur. « Hunger Games », c’est finalement un grand film, tiré d’un grand roman, un œuvre loin d’être aussi simplette que les détracteurs de littérature jeune-adulte aiment à le dire.