Marchal laisse un peu tomber ses flics dépressifs, carburant au whisky et fumant comme des pompiers pour s'attarder sur le groupe des Lyonnais, un gang de braqueurs sévissant dans la région lyonnaise dans les années 70. Le chef de ce groupe, Edmond Vidal, devait être incarné au cinéma au départ par Alain Delon avant que des divergences artistiques ne le fassent renoncer au projet. C'est Lanvin finalement qui le remplacera. Alors, je n'ai rien contre Lanvin, bien au contraire, il fait le taf comme on dit. Mais j'aurais vraiment aimé revoir Delon une dernière fois dans un bon polar et puis surtout que signifie avoir des divergences artistiques ? Sur le piteux Astérix aux Jeux Olympiques, il n'y en avait pas. Ce serait encore une histoire de gros sous que ça ne m'étonnerait pas. Pour en revenir aux Lyonnais, il y a deux films dans le film. La jeunesse de "Momond" et par extension le grand banditisme durant les années 70 qui avait comme caractéristiques : le sens de l'honneur, le sens de la famille, l'amitié virile, les jolies femmes, les belles voitures, les belles montres. Sujet évidemment cinématographique et déjà traité ces dernières années par Richet dans son diptyque sur Mesrine. Autant de notions qui ont aujourd'hui disparu. Cela va de soi. D'ailleurs, le Edmon Vidal d'aujourd'hui se débat dans un monde qu'il ne comprend plus et qui ne partage pas les mêmes valeurs. Lorsqu'il veut faire évader son ami d'enfance, Serge Suttel, par des voyous, ces derniers tuent un policier. Lorsqu'il est traqué par Zerbib, ce dernier s'en prend à son chien. Il n'y a que le commissaire Brauner qui semble encore avoir du respect pour lui. Peut-être est-ce l'alter égo de Olivier Marchal nostalgique de cette période ? Les Lyonnais n'atteint évidemment pas le souffle du Grand Pardon, du Parrain, de certains films de Scorsese ou de Leone auxquels il fait référence ("un homme qui bat sa femme n'est pas un homme", la scène du chien rappelle celle du cheval du Parrain) mais c'est un excellent polar avec d'excellents acteurs, tous très attachants, viril et sincère, à l'image de son réalisateur Olivier Marchal.