Je craignais, qu'Olivier Marchal, fasse de Monmon un héros ou un parrain .
Il évite l'écueil, en donne une vision, relativement neutre, réaliste, n'en fait ni un saint, ni un salaud..
Mais attention, il montre un homme, avec un code de l'honneur, mais je ne suis pas sur que Monmon, le vrai, dans les années 60-70 ait eu ce code.
Certains critiques, font des parallèles, avec d'autres films comme « Le parrain », ou sa copie française, « le grand pardon ». Ou vois-t-on dans ce film, que Vidal ait eu des affidés , des vassaux, venant lui rendre hommage, lui baiser l'anneau ! Un parrain, il décide pour un nombre de personnes assez important, il dirige des équipes qui opèrent dans différents secteurs, la came, les putes, le jeu.
Vidal, lui, dans la réalité, comme au cinéma, fut le chef d'un gang de braqueurs. Un « parrain » ne se mouille jamais directement dans ce genre d’histoire, ne se trouve pas, flingue en pogne à braquer une banque. Vidal, oui !
Ces Lyonnais, me ramènent beaucoup plus loin que ça dans l'histoire cinématographique !
Si l'on devait mon résumer, le héros est un chef de gang qui a quelques règles de conduites :
Il est fidèle en amitié.
On ne touche pas aux femmes, et sa famille.
Il tue, mais uniquement, ceux qui l'attaque, le menace.
Il ne touche pas au trafic de stup.
Il a une petite équipe sure d'associés fidèles.
On ne parle pas aux flics.
La racine, c'est le film noir des années 50, c'est Jules Dassin, c'est « le Rififi chez les hommes », c'est Melville, c'est « le deuxième souffle », c'est Verneuil, c'est « le Clan des Siciliens, et surtout, Jean Becker, le sublime « Touchez pas au grisbi ». Les scénaristes de ces films Auguste Le breton, ancien truand, Albert Simonin, ex taulard, et José Giovanni, ex condamné à mort.
Ici, comme à belle époque, à l'origine , un ex truand.
Un réalisateur, qui aime les histoires humaines, et ne se contente pas de beaux plans sans sens.
Un personnage à morale .
Il y a 60 ans, ce rôle aurait été pour Gabin, il y a 50 ans, ce rôle aurait été pour Ventura., Delon peut avoir des regrets. Lanvin, tient sa place, offre sa gueule, sa carrure, même si son jeu manque un peu de finesse. Sans placer ce film au niveau de ces illustres ainés, il est bon. Les seconds rôles assurent, jouent juste et j'ai eu le plaisir d' y retrouver, mon copain Pasquale d'Inca (ex-bassiste magique des Illuminés du 8 décembre). Il y joue, le rôle du flic qui arrête Vidal dans les années 70.
Certains lui reprocheront sa violence, mais n'oublions pas que le tournant des années 60-70 à Lyon fut violent !
Un bon film, on passe un bon moment, on verra s'il s'imprime dans ma mémoire.