Avant d’être un réalisateur bankable et reconnu de tous, Steven Soderbergh n’était qu’un jeune pétri de talent qui peinait, pour les critiques, à confirmer son talent vu sur Sexe, Mensonges & Video, Palme d’Or 1989.
Son quatrième film, nouvelle adaptation du roman Criss Cross de Don Tracy, après celle de Robert Siodmak, ne possède pas encore les castings de fou que Soderbergh a pu nous proposer dans sa carrière future, ni même les scénarios plutôt efficace que ce dernier ait pu mettre en images. En effet, A Fleur de Peau n’a rien d’original dans son scénario, simple histoire de braquage qui tourne mal, où chaque action des protagonistes paraît légitime mais ne provoque que le malheur chez eux. Sauf qu’évidemment, nous sommes chez Soderbergh et chaque plan est travaillé et retravaillé, le montage est ultra efficace et mêle les flashbacks avec talent, les filtres de couleurs avec dextérité et les idées de mise en scène à la perfection (le passage en noir & blanc, une demi-seconde avant la fin du film est absolument fabuleux). De plus, le casting, à défaut d’être composé d’acteurs très connus, il est performant, avec le premier rôle important de William Fichtner ou encore le génial Joe Don Baker…
The Underneath est donc un très bon film, un film noir comme on n’en voit plus assez au cinéma aujourd’hui, un film dont la mise en scène transcende le genre. Bravo !