Mia, c’est une jeune rebelle de 15ans vivant dans une banlieue anglaise. Elle insulte sa petite sœur (qui d’ailleurs lui rétorque d’une tout aussi belle manière) et injure sa mère (une ivrogne encore un peu ado dans sa tête). Elle sèche aussi l’école, donne des coups de têtes aux filles qui lui cherchent des noises et boit de la bière dès qu’elle trouve une canette.
Mais tout de même, Mia danse le hip-hop avec passion, toute seule dans un appartement abandonné. Elle fait preuve d’une légère candeur attendrissante, et, derrière cette carapace de jeune sauvageonne, d’une sensibilité sincère. D’ailleurs un jour, elle tombe amoureuse du nouveau petit ami de sa mère. C’est là que tout change. Ou presque…
Andrea Arnold suit ainsi l’évolution de cette jeune demoiselle en femme à la façon des frères Dardenne et de leurs films sociaux ; avec une caméra presque documentaire qui, aussi énergique et impulsive que l’ado, se faufile dans toutes les actions pour en ressortir une violence brutale et étonnante.
C’est simple, on se repose seulement pendant quelques instants lorsque Mia se retrouve seule dans sa chambre, ou quand elle danse, sinon lors de ces brefs moments de ralentis où l’on reprend notre souffle, avec elle. Durant ces quelques secondes de répits, Mia oublie son caractère nerveux… et elle se calme, respire enfin, prise d’envies, de désirs et de sentiments. Et on l’accompagne…
Alors oui, on se laisse facilement emporter par cette ado, remarquablement bien jouée par Katie Jarvis, véritable révélation.
Au final, quand on ressort de la salle, on a passé un agréable moment. On a souri, voir gloussé de temps en temps. On a même été ému à la fin.
Sans pour autant que ce film soit bourré d’originalité, il reste prenant malgré l’univers grisâtre, glacial voir rebutant sur lequel il est bâti. Et c’est justement lorsque la farouche jeune fille se dulcifie que le récit prend son sens et se teinte avec quelques nouvelles couleurs attrayantes.