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Vareche
43 abonnés
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4,0
Publiée le 7 août 2008
Le cri rappele la condition du cinéma antoninonien à son désavantage comme à l'accoutumée et à son avantage vers ce qui apparaît comme virtuosité technique et émotive, à savoir la maîtrise absolu des codes et des motifs du cinéma néo réaliste. Perdu dans le brouillard (métaphore efficace) un homme et sa fille, passe de femmes seules en femmes seules, pour oublier l'amour premier, un amour qui élève jusqu'à la Mort. On pense à Ossessione, une promenade sur des terres lugubres et arides et un drame sur la dépossession. Car dans cette ppériode la plus riche du cinéaste, les drames individuels ont une resonnance collective concrète, le dénuement absolu du héro et la progressions dans la dépression et celle de la classe ouvrière entière. Il y a surout avec le cri une rupture inédite avec le réalisme psychologique du néo réalisme, et son esthétique compatissante. Le Cri n'est pas un tire larme, mais un film totalement flou, qui dérive et ne recarde jamais les limites de son propos. Ainsi on ne connaitra rien des femmes, et de leur relation passée avec le héros, on ne connaitra rien des motivations du héros ni même de sa femme, c'est le début du filmez entre les choses, de l'incommunicabilité qui est encore ici, oeuvre et manifeste social.
Si bien d'autres films d'Antonioni ont les plus hautes faveurs des critiques ("La Notte", "L'Eclipse" ou "Blow-Up" pour n'en citer que quelques-uns), "Le Cri" est peut-être le plus beau. Road-movie au travers de paysages sublimes d'une Italie très loin des cartes postales, on y rencontre une pléthore de personnages, tous porteurs d'une blessure, mais encore là, debout ou presque. Un des films néo-réalistes les plus atypiques mais également un des plus riches à tout les points de vue. Jamais la réflexion n'étouffe l'émotion. Ce qui, malheureusement, n'est pas toujours le cas quand il s'agit d'Antonioni.