Un film assez transparent dans les cinémas de France, mais qui n’altère en rien à sa qualité. Beaucoup de gens trouve la première partie assez longue. Pourtant, pour ma part, je la trouve très accrocheuse et complètement passionnante, servant beaucoup plus que simple prémisse. Dès les premières secondes, la fine patte de Romanek nous plonge dans un univers dont lui seul à le secret. Il manie avec talent la passion de deux êtres et nous prouve que la science fiction n’existe plus. Le charme nous emporte d’autant plus que la prestation des petits jeunes (d’ailleurs très ressemblant de leurs acteurs adultes !) est époustouflantes de vérité. L’amour est exprimé avec tant de brio par la petite Isobel Meikle-Small, qui de grâce nous offre un portrait à la fois poétique et sensuel de son personnage. Il en va de même pour ses camarades. Aucun temps mort, donc, dans cette première partie qui mêle habilement la contradiction de la passion et de la manipulation. Les musiques, certes répétitives mais de toute beauté, ne relâchent pas notre intérêt l’air d’un instant. C’est lors de leur sortie de Hailsham que le film gagne son heure de gloire, mais aussi montre ses quelques faiblesses. Cette sortie est avant tout, l’heure de retrouver trois grands acteurs : Carrey Mulligan, saisissante à chacune de ses apparitions, Andrew Garfield, qui semble totalement être habité par « Tommy » et Keira Knigntley , qui nous montre qu’elle peut être quelqu’un d’autre que le simple pantin d’Hollywood. On l’aura compris, la réalisation du film excelle ! Certaines scènes, à ce propos force l’admiration. Lorsque Tommy hurle éperduement, lorsque l’on voit lentement, mais surement se décomposer les personnages, lorsque Kathy nous offre sa plus belle voix off , sont des moments inoubliables. On n’avait pas pris une claque sur ce point depuis « Lovely Bones » de Peter Jackson ! Pourtant, le scénario fait un peu défaut dans cette seconde partie. Si l’on entre clairement dans le sujet, on regrettera qu’il nous manque quelques notions pour réellement comprendre leur vie. (Pourquoi réellement donner leurs organes ? Pourquoi Kathy choisi t’elle de devenir accompagnante et donc de vivre un peu plus longtemps mais pas les autres ? ). L’histoire est donc quelque peu confuse, et se perd un peu sur elle-même, notamment en oubliant en cours de route les personnages de Rodney et Chrissie. L’histoire repose donc sur la réalisation, beaucoup plus que sur l’engagement d’un débat futuriste ! C’est un choix, et on l’accepte d’autant plus lorsque malgré tout, l’on ne voit pas le temps passé et que la réalisation vaut à elle seul le détour. Mon réel premier coup de cœur de l’année !