Séant, je vous dis bonjour.
Il y a tant de défauts majeurs dans ce film qu'il est complexe de les trier.
En premier lieu, le ressenti général du film est... mauvais. Très mauvais. On sent tout au long de ces LONGUES minutes de film qu'il existe une tentative de le rendre "cool", subversif, "jeune". Or, étrange paradoxe, puisque s'il a tenté de tout son être d'être cool et top délire, je n'ai ressenti que gène, malaises, douleurs abdominales et salmonellose. Si l'on ressent tant l'envie d'un film d'être cool, n'y a-t-il donc pas erreur sur la marchandise ?
Puisque nous y sommes, parlons un instant des musiques du film :
Parlant de choses trop cool, quelles musiques chanmax ! (c'est faux).
Ces musiques renforcent l'idée d'une volonté des réalisateurs de produire un film "cool" pour les "jeunes cools", tout public, qui va donc se situer à l'anti-thèse de l'anticonformisme. La seule impression qu'il puisse m'en rester est que les musiques sont tout droit tirées d'une piste "playlist cool musique libre de droit".
Concernant la trame narrative... pouaie aie aie.
Alors que son histoire est vendue comme élément clé, ce film ne dispose que d'un scénario écrit sur une particule d'azote liquide, translucide, imperméable aux bonnes idées, défaite de tout bon sentiment, et tout simplement inexistante.
Imagines : Un film + des méchants = un film sur des gentils mais qui commettent d'atroce crimes "mais pour de bonnes raisons". Ce système peut fonctionner pour des anti-héros bien travaillés, mais pas pour des coquilles vides. La suicide squad ? Plutôt l'armée du salut qui a commis quelques erreurs de parcours regrettables, mais excusées.
Mais qui donc compose alors cette FAMEUSE Escouade Suicide ?
La plus connue des protagonistes est sans aucun doute Harley Quinn, interprétée par Margot Robbie.
Personnage pourtant complexe dans l'univers des comics, nous faisons face ici à une personnalité qui se résume par un unique trait, la folie (mal jouée).
La plupart des personnages, à part Deadshot, sont vides, inexistants (littéralement, certains donnent la réplique le temps d'une phrase ou deux puis disparaissent des écrans radar).
Parlant de Deadshot, seul véritable autre personnage qui a gagné la chance d'apparaître plus de 5 minutes dans le film, il représente à lui seul le meilleur exemple d'incohérences trouvables dans ce film :
Alors même qu'Harley Quinn s'enfuit pour une raison ou pour une autre avec le Joker, Deadshot est soumis à un dilemme moral des plus cornéliens : tuer Harley Quinn (mission facile, Deadshot étant connu pour ne JAMAIS rater sa cible), ou voir sa fille disparaître. Toute la mentalité et le caractère du personnage étant basée sur son amour pour sa fille, l'on serai en droit de s'attendre à ce que cet amour passe par dessus tout, menant ainsi à la fin de la protagoniste. Pourtant, il choisit, tout à fait anormalement, de délibérément manquer son tir, scellant donc logiquement le sort de sa fille. C'est là que le bas blesse, puisque Amanda Waller, instigatrice de ce dilemme, laisses cet échec sans conséquences, ruinant ainsi la once de crédibilité à laquelle cette dernière et le film pouvaient à peine prétendre.
Concluant séant, je ne peux qu'être déçu par un film pour lequel je n'attendais déjà que peu de choses.
Encore une fois, l'ambiance "cool" est extrêmement mal orchestrée, le thème du film, se réclamant "subversif" est bafoué, traîné dans la boue, abattu, strangulé, démis de ses fonctions, dissous telle l'Assemblée Nationale.