L’un des films les plus palpitants, poignants, et surtout objectifs sur le conflit Anglo-Irlandais. Une intrigue de film d’espionnage imbibée de détails socio-politiques très fidèles à l’histoire, souvent partisanne, dans la plupart des films traitant de l’IRA. Avoir traduit « 50 Dead Men Walking », le titre original anglais, par « La Guerre De L’Ombre » n’est pas très heureux. Le titre français résume le conflit à une guerre entre les services de renseignements. Ce n’était pas le message que l’auteur voulait véhiculer. Martin McGartland, l’auteur du l’oeuvre autobiographique, voulait surtout démontrer l’idée selon laquelle on ne pouvait pas systématiquement considérer une taupe infiltrée comme un traitre à sa communauté. On pouvait dans certains cas, le voir aussi et surtout, comme un héros qui sauve des vies, dont la dite communauté, aveuglée par sa propre propagande, réfute l’humanité. Ce soit-disant traitre, en fait, avec le recul de l’histoire, rend de l’humanisme à sa communauté, qui certes, est opprimée, mais est aussi tristement vérolée de violence fanatique. McGartland tord le coup à cette vision habituelle et politiquement correcte qui voudrait que seul le gouvernement Britannique aurait été manipulateur et oppressant dans le conflit. La mise en scène est un peu laborieuse au début, mais assez vite, Kari Skogland, le réalisateur, se laisse porter avec réussite par la dynamique de l’histoire.