Le point fort de Fair Game - et, cela dit, au passage, ce qui a sans doute permis au film d'être en compétition à Cannes - est et restera la critique du flop politique américain le plus récent.
Une mise en garde est cependant de rigueur : Le film est souvent classé en Thriller politique, et là, je me contenterai juste de dire : "Ouais ! C'est ça...".
Littéralement porté par ses 2 rôles principaux - Naomi Watts très convaincante et Sean Penn toujours aussi charismatique - le film nous emmène d'abord à la genèse d'une véritable légende, celle de la "bête mythologique" du gouvernement Bush : les Armes de Destruction Massive en Irak.
Avec un ton quasi documentaire, la caméra de Liman suit le couple des dédales du département de contre-prolifération de la CIA aux missions de terrain/recherche d'informations. Puis, tandis que la guerre éclate, suivi de la polémique provoquée par un article écrit par l'ex-diplomate Joe Wilson/Sean Penn, la caméra devient plus intimiste, disséquant les relations de Joe et de sa femme Valerie, tandis que leur vie est broyée par la machine politique de la Maison Blanche et de son soutien médiatique - Quoi? Hein? J'ai cru entendre parlé de Fox News ?
Et là... Je ne sais pas...
J'avoue que l'intention était bonne, mais quelque part, après une première moitié presque trop rapidement traitée mais très politisée, me voilà devant le grand écran, au milieu de tous ces spectateurs et... rien... un peu d'empathie certes, parce que j'aime ces deux acteurs et qu'ils sont très bons, mais sinon.. rien de plus.
Était-ce du à une caméra trop 'froide', ou à un début trop politique pour laisser de la place au drama familiale?
Malgré un côté artistique 'pas terrible', reste donc un film politique et critique - pas très subtil, la critique , je vous l'accorde - et une petite remise en question face à l'intégrité de Wilson à ses idéaux, au point de mettre en péril toute sa vie, mais aussi celle de ses proches.
A voir malgré tout, parce qu'un film de remise en cause politique, c'est toujours bon à voir.