Voilà un film qui m'a l'air absolumnt inconnu en France (je crois même qu'il n'est jamais sorti ici sous aucune forme que ce soit), et à peine même aux USA (qui n'a pas dû le présenter dans plus de 100 salles de ciné). En pourtant, ce film est assez stressant et passionnant, surtout pour moi qui raffole de ce genre d'intrigues flippantes. Si j'ai autant aimé le film, c'est tout simplement parce qu'on m'avait dit que c'était tiré d'une histoire vraie en détails. Il se trouve qu'en fait, le film est une simple fiction d'Adam Green, ce qui lui enlève un peu de sa valeur car certaines petites incohérences sont alors regrettables. Cependant, il est très facile de croire à cette histoire et à la fin du film je n'avais aucun souci à penser que l'histoire pouvait être réelle. Bref, Frozen est un excellent huis-clos d'une heure et demie qui tient en haleine du début à la fin. Je ne comprends absolument pas comment des gens ont pu s'ennuyer devant le film, tant on redoute ce qu'il va s'y passer. Frozen fait partie de ces films à la 127 heures qui présentent une ou plusieurs personnes dans une situation totalement merdique dans laquelle personne n'aimerait se retrouver. Le genre de situations cons, conséquences d'un manque de chance total, desquelles on ne peut quasiment pas se sortir et où aucune aide ne peut être envisagée (généralement parce qu'on est dans un lieu désertique, en pleine mer, etc). Ici, nos trois jeunes gens se retrouvent, suite à une grave faute professionnelle, coincés sur un télésiège. Ils ont été "oubliés" et réalisent alors que la station de ski ne va pas rouvrir avant 5 jours et que la nuit va probablement les geler sur place. Tout le film se passe donc uniquement sur ce télésiège, et on a un peu l'impression d'être avec eux. Pendant tout le film, on se pose les mêmes questions qu'eux et on comprend leurs réactions tout à fait crédibles (tout d'abord "il doit juste y avoir un problème, le télésiège va redémarrer", puis "c'est quoi ce délire, c'est quand même pas possible !", jusqu'à "comment se sortir de cette situation pourrie ?"). Pour qu'un tel film fonctionne, il faut que les personnages soient attachants. Et pourtant ce n'était pas gagné dès le départ, quand j'ai vu la tête de l'acteur principal, Kevin Zegers. Au début, j'ai cru que c'était Zac Efron (c'est fou comme ils se ressemblent, non ?) et j'ai un peu eu peur (préjugé oblige). Cependant, les acteurs sont tous convaincants et rendent parfaitement crédible leur situation et leurs dialogues (c'est pour ça que si ça avait été une histoire vraie, ça ne m'aurait pas étonné). Mais ce film, c'est évidemment plus que de simples acteurs. Les personnages ne restent pas là à se regarder dans le froid et à s'énerver. Ils tentent de s'en sortir et pour ceci, essayent diverses méthodes et idées. "Doit-on sauter ?" Pire encore : "peut-on sauter ?". De ce point de vue, le film est extrêmement réaliste. Lorsque le jeune homme tente de sauter, il n'y a pas de miracle (vraiment pas) et tous les événements qui s'ensuivent sont franchement effroyables. Je ne veux pas spoiler, mais certaines scènes sont franchement insoutenables, plus moralement que physiquement, et c'est là que Frozen fait fort. Adam Green ne nous montre que le nécessaire et préfère laisser notre imagination faire son travail. La scène avec les loups est flippante, est très dure moralement et on ne peut qu'avoir de la pitié pour l'ensemble des trois personnages. Bref, je ne vais pas tout raconter ni tout dévoiler mais Frozen est une merveille du genre, sans clichés et avec un réalisme effrayant, même si quelques incohérences sont à noter. Il faut le voir en s'imaginant que ça nous arrive et en tentant de répondre aux mêmes questions que les protagonistes. Bref, passionnant et dérangeant !