Michael Moore, le trublion du cinéma américain ne pouvait pas laisser passer l'occasion : l'effondrement (provisoire ?) du système financier américain, le scandale des subprimes, d'autres événements américains dont on n'a pas trop parlé dans l'hexagone et voilà notre héros qui prend sa caméra et son micro. Résultat : un film à charge contre un système inhumain, un film, qui, bien qu'un peu confus, mérite d'être vu par le plus grand nombre. Un film beaucoup moins drôle que les films précédents de MM, mais il y a quand même plusieurs scènes bien juteuses. Par exemple, les premières images du film avec un parallèle savoureux entre le déclin de l'empire romain et celui, prévisible, de l'empire américain. Dans ce film, on apprend des choses, et d'autres nous sont confirmées : comme le fait que, dans la constitution américaine, il n'y rien concernant le système économique devant être pratiqué. Rappelons nous que, dans le projet de constitution européenne, le système économique devant être appliqué était omniprésent ! Le film se termine en apothéose avec une version crooner de l'internationale interprétée par Tony B, un clone de Frank Sinatra, et une chanson de Woody Guthrie ("Jesus Christ") interprétée par Merle Haggard. Une interprétation qui prouve, une fois de plus, la difficulté qu'il y a à classer politiquement les américains : depuis 1969 et sa chanson anti-hippies "The okie from Muskogee", celui qui est le plus chanteur country vivant est souvent considéré, surtout en France, comme un parfait réactionnaire. Et le voilà qui interprète, spécialement pour le film de Michael Moore, une chanson du troubadour folk, considéré par de nombreux américains comme un parfait communiste ! Savoureux.