Il est évident que Moore ne pliera pas. Le bonhomme continue donc son petit bonhomme de chemin (lourd comme phrase, hein ?) avec Capitalism: A Love Story qui entre dans le vif du sujet, montant une introduction pour le moins violente, présentant divers braquages à main armée, suivi de l'expulsion de personnes endettées de leur maison.
Avec un sujet aussi épineux que le capitalisme et ses dérives, le réalisateur continue à se mettre du monde à dos, s'octroyant maintenant la méprise des banquiers, boursiers et autres traders. Et ce toujours avec des faits avérés, preuves à l'appui, et son ironie bien pesée qui fait sourire plus d'une fois ! Hélas, le documentaire, dans le fond, a une portée très "américaine", mais s'arrête souvent à ses frontières. En effet, autant avec les précédents documentaires du bonhomme il était possible de reporter pleinement les problèmes soulevés dans nos pays européens, autant ses digressions religieuses du type : "Jésus aurait-il été un affreux capitaliste" sont déjà plus restrictives. C'est à dire qu'elles se limitent à un pays qui prêche sans cesse vers sa religion, en laissant des côtés les autres où l'athéïsme atteint des sommets, comme sur ce vieux continent.
Rien de bien dramatique, certes. Il est surtout notable que le métrage n'a pas autant de pêche et de force que Bowling for Columbine ou Farenheit 9/11, et que certaines longueurs s'instaurent. Cependant, il comporte bel et bien des scènes véritablement cultes, comme les descentes de Moore dans différentes banques pour effectuer des "arrestations citoyennes", ou la fameuse "Crime Scene Do Not Cross" autour de Wall Street.
Il faut certes s'intéresser au sujet pour ne pas décrocher. Mais au-delà de ça, humainement, croyez bien qu'il vaut le détour.