Sion Sono livre avec ce Love Exposure un des plus beaux qu'il m'ait été donné de voir. Le film mélange avec brio une multitude de genre, romance, comédie, drame, action, teen, et ne se pose jamais de limite, pouvant aussi bien alterner des scènes très romantiques avec des scènes crues et violentes à la limite du gore.
Mais c'est avant tout comme le titre l'indique un film sur l'amour, l'amour plus fort que tout, l'amour dans toute sa construction, la première rencontre, le désir, la déception, la haine, l'espoir, la lutte, le plaisir, la joie, la délivrance.
Le récit est presque surréaliste par son coté granguignolesque, faisant un peu manga par moment, où certains traits sont volontairement exagérés, ce que les détracteurs reprocheront, pour faire paraitre le film comme un conte, une véritable métaphore sur l'approche de l'amour. Cela est absolument poignant et bouleversant, la palette étant assez large pour nous faire passer du rire aux larmes.
On retiendra également une critique assez acerbe aussi bien des organismes privés comme les sectes, que de l'organisation de la société en général et une réflexion bien menée sur les instances religieuses.
Tout ceci est contrasté avec une mise en scène très réaliste, presque caméra à l'épaule la plupart du temps, donnant un dynamisme et une dimension d'attache à la réalité et donc d'attache au spectateur au film, totalement immersif et passionnant durant ses 4 heures. D'ailleurs cela n'empêche point à la mise en scène certaines fulgurances et séquences de toute beauté, le tout porté par une bande originale sublime qui va de la pop japonaise à la septième de Beethoven ou au Boléro de Ravel, ainsi que par des jeunes acteurs de talents.
Bref, un film marquant et véritable un chef d'oeuvre.