Lors de sa présentation au Festival de Cannes 2012, "Cosmopolis" avait clairement fait jaser. De un parce que la tête d'affiche n'était autre que Robert Pattinson, l'interprète du vampire c*n comme un balais dans la saga "Twilight", de deux parce qu'il marquait le retour de Cronenberg sur la croisette et qu'il était surprenant de le voir collaborer avec une "star pour midinettes", de trois parce que le film en lui-même a déstabilisé ses spectateurs. Adapté du roman jugé inadaptable de Don DeLillo, "Cosmopolis" se déroule, durant les 3/4 du temps, dans une limousine ou un jeune homme d'affaires voit son empire financier s'écrouler, tandis qu'un climat de révolution et d'apocalypse règne en dehors. Je dois admettre que lorsque le film est sorti, ça m'a fait un peu ni chaud ni froid, même si j'apprécie énormément le travail de Cronenberg. Puis les critiques arrivèrent, une partie détestant le film, l'autre l'acclamant. Cette division m'a donné un intérêt envers ce long-métrage. Toutefois, j'ai encore mis du temps avant de le voir. Maintenant, c'est chose faite. Et je dois dire que je fais partie des gens qui acclament ce film. En effet, "Cosmopolis" n'est pas le plus abordable des films, tout d'abord de par son quasi unité de lieu, en outre une limousine, puis de par son rythme, très lent. "Cosmopolis" est un film bavard et lent. Pourtant, si on se laisse porter par l'ambiance véhiculée par le film, on assiste à l'un des films les plus ingénieux. Cronenberg parvient à instaurer un véritable climat de chaos sur la ville, porté par les réactions nonchalantes de Pattinson, ce qui donne une drôle d'ambiance. De plus, la technique et la mise en scène innove, du fait que, comme le personnage principal, l'on assiste à la destruction du monde financier, tout en restant dans la limousine. Un gros travail par rapport à l'espace a été fait, et c'est ce travail qui apporte une touche particulière au film. Le scénario, lui aussi, est très bon, laissant planer un certain mystère quant aux événements qui surviennent dans le quotidien de notre jeune homme d'affaires. "Cosmopolis" est un film très particulier, auquel tout le monde ne pourra pas accrocher. Pourtant, pour ceux qui le peuvent, l'expérience apporté par le film est formidable. Cronenberg innove dans cette découverte du chaos, et dans la destruction d'un homme qui a tout réussi en apparence, comme le démontre les dernières vingt minutes portées par un Paul Giamatti excellent. Une expérience cinématographique originale et peut-être pas très accessible, mais qui vient parfaitement s'ajouter dans la filmographie de Cronenberg.