"Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie". Synopsis trés accrocheur s'il en est, "Cosmopolis" ne tient malheureusement aucune des promesses que l'oeuvre, avec beaucoup de pretentions, avait promis de réaliser. Le public de Cronenberg se divise en deux catégories : les inconditionnels, qui crient au chef d'oeuvre à peine une fuite sur un sujet est filtrée dans les médias, puis les autres qui se contentent de "La mouche". "Cosmopolis" part pourtant d'une idée de départ originale, où les peurs se marient aux passions, aux doutes, aux fantasmes, et bien d'autres choses encore qui défilent dans une limousine de plusieurs métres. Mais la succession de personnages qui y montent et en descendent constituent une pauvre galerie imbuvable seulement pretexte à de multiples et incessants bavardages. Où est le but ? Quel est l'objectif ? Ce n'est pourtant pas faute de le répéter maintes fois au cours de l'oeuvre qui s'écoule et s'enterre au fur et à mesure de prétendues révélations qui n'ont d'autre impact que de laisser davantage dans l'incertitude, la désolation et la frustration. La mise en scéne n'est pas déplorable, on entre plutôt facilement dans l'univers du cinéaste. Seul bémol, on en sort aussitôt. Car à défaut de mettre en avant le talentueux Robert Pattinson (qui s'essaye dans un registre qui lui va plutôt bien) et le confronter à d'incensés retournements de situation, la paresse de la narration vient achever notre attention et on en arrive à ne plus supporter cette lenteur rythmique. David Cronenberg ne s'adresse à aucun public, si ce n'est la presse qui, évidemment pour la majorité, lui a fait les yeux doux. Véritable lavage de cerveau soporiphique (c'est dire si la torture sait se faire longue), "Cosmopolis" est un cuisant echec qui ne présente aucune ambition particuliére si ce n'est d'emmener le spectateur dans un monde post-apocalyptique où notre protagoniste milliardaire s'auto-détruit à petits feux sans que l'on ait de justification cohérente. Une belle arnaque, jonchée de séquences interminable et ponctuée de dialogues faussement intellectuels qui ne présentent aucun intérêt légitime. En plus d'être mauvais, ce film refléte davantage l'égo d'un cinéaste que son réel désir d'offrir un spectacle digne de son nom.