Peut être en attendait-on trop. Peut être que l’après Dark Knight fut moins riche d’inspirations que prévu. Peut être que …
Quoi qu’il en soit, les critiques et les échos reçus sur la qualité de la nouvelle réalisation de Nolan avait permis de se donner des idées, de grandes idées.
On s’assoit tranquillement, le sourire aux lèvres, admirant les nouveaux spots en images de synthèse made in vache qui rit ou autre McDo, sur d’aller vivre un grand moment de cinéma ou du moins quelque chose qui y ressemble.
Le signe Warner laisse place à l’ouverture d’inception qui reste dans le classicisme de son auteur, dévoilant un avant gout des 2 prochaines heures par une sorte de scène d’introduction censé nous allécher en dévoilant le principe même du film (l’inception donc !) et les alternatives qu’offre une tel script pour la poursuite du film.
Et ca marche.
On laisse les 40 premières minutes du film nous présenter le pourquoi du comment de la trame, en gros une histoire de fric, pour un homme déjà blindé de fric, mais moins blindé qu’un autre, lui-même mourant, dont le fils aurait la possibilité de reprendre ou non la fortune et la société familiale. Les relations entre le père et le fils étant à la base des projets de nos protagonistes, qui, entre guillemets, affirment le toujours bon gout de Nolan pour les castings (on aura eu au moins ca), et vont opérer une technique permettant d’infiltrer l’inconscient du fils par les rêves afin de modeler ses choix en l’invitant dans une autre réalité ayant pour but la vente des parts de la société du père.
Faut s’accrocher un minimum, certes.
Jusqu’ici, tout va bien, jusqu’ici tout va bien … On a droit à des petits clins d’œil et renversements du cinéma conventionnel et on prend plaisir à voir que les FX rendent toujours aussi bien sur grand écran. Ellen Page aussi.
C’est qu’on aurait presque tendance à dire qu’il y a des ressemblances Matrixiennes et Shutter Islandesques avec notre cher re-bien-aimé Di Caprio grimpant sur les murs avec une telle facilité. On en aurait presque souri.
Malheureusement, ce qui aurait du nous mettre sur les starting blocks, est justement resté bloqué au niveau du warm-up.
La très longue heure suivante m’a permis d’avoir des doutes sur le fait que si, oui ou non, j’assistais au nouveau James Bond ou au test de Snowboarder 5 sur la nouvelle Playstation 4.
Pas que j’ai un quelconque problème avec James Bond, mais plutôt avec la demi-heure de mode superhéros que deviennent nos acteurs principaux en tuant une bonne centaine de méchants chacun et en faisant péter les murs d’une forteresse dans la neige, tout ca les mains dans le dos, les yeux fermés et en marche arrière sur un scooter des neiges.
Sans compter le scénario obligeant d’alterner entre les scènes risibles et surréalistes, et les scènes soporifiques où le temps n’est pas vécu de la même manière et où nos chers héros courent sur un terrain aussi long que celui d’Olive et Tom.
Heureusement, il y a l’histoire d’amour.
AH. L’histoire d’amour.
Remarque les acteurs pleurent dans le film, eux. AH.
On a donc droit au retour de souvenirs environ 12 fois dans par plan, avec des cadrages serré sur les yeux de Melle Cotillard, avant d’avoir le classique twist sur la vérité vraie de chez vraie de cette dramatique histoire d’amour.
Oui parce qu’elle était dramatique, aussi. AH.
Niveau histoire, c’est toujours à portée, mais faut toujours s’accrocher. Un minimum. Après une heure d’explosions et d’effets spéciaux que Luke Skywalker lui même aurait rêvés utiliser, il faut dire que nos yeux ne suivent plus bien les passages entre les différents niveaux d’inconscience et c’est seulement à la fin, quand tout le monde (ou presque) se retrouve pour le pire et pour le meilleur, qu’on laisse échapper le grand « OOOOHHH » tant attendu qui permet de dire qu’on a tout compris, ou presque.
Et je n’exagère pas, il n’y a eu certes aucun semblant d’émotions dans la salle, pas de rires, pas de pleurs, pas de stupeur, pas de frissons, et pourtant on a bien eu le « OH ». MAGNIFIQUE.
Comme si toute la salle attendait le petit moment qui permettrait à tous de se libérer et de se dire, « Ahhh quel film ! »
Et puis c’est fini. Tout ca pour ca. Un semblant de faux Happy Ending, qui n’en reste pas moins aussi Happy que le Roi Lion, la mort de Mufasa en moins.
Ah mais non ! C’est du Nolan ! Et Nolan ne fait pas d’happy Ending. Ni de mauvais film. Bien.
Certes ce n’est pas la brique de l’année, mais on s’en rapprocherait peut être plus que du chef d’œuvre de l’année.
Quelle déception que de voir une telle idée avec de tels moyens si mal porté à l’écran.
Nolan, au lieu de s’intéresser au côté stimulant et multifonctionnelle de son script, a préféré s’entouré à coups d’influences blockbusteresques, jusqu’à en gâcher le réalisme et l’aspect si personnel de ses scènes.
Vivement le prochain Batman diront certains.
Moi je préfère aller insérer une nouvelle fois celui qui m’a fait croire que Nolan savait quoi faire de sa caméra.