Est-ce qu’il vous ai déjà arrivé d’être tellement dans un film, qu’une fois sorti vous ne connaissez pas bien vos repères, vous ne savez plus où vous allez, d’où vous venez, « Vis-je encore dans le film ? » Pensez-vous. « Vais-je être attaqué par une horde de chinois furieux ? » Craignez-vous. Eh bien, l’effet que produira Inception sur votre esprit sera ce même sentiment, multiplié par 1000.
Par où commencer, comment parler de ce film en étant simple « critique à ses heures perdus » ? Comment puis-je en parler pour vous convaincre qu’il FAUT voir ce film ? Comment dire… Il y a des « bons » films, des « très bons », des « géniaux », et des « incroyablement ingénieux ». Inception se classe dans cette dernière catégorie. Il fait parti de ces films que l’on voit apparaître seulement toutes les décennies.
Ce qui rend ce film si spécial c’est le caractère innovateur que Nolan a réussi à lui imposer. Je n’ai jamais auparavant vu un film si poussé sur le sujet « casse-gueule » qu’est celui des rêves. Bien sûr Hitchcock a été le précurseur de l’onirisme dans ses films comme Vertigo où le réalisateur exprime le rêve délirant de Scottie (James Stewart). Je me rappelle également de films comme La science des rêves de Michel Gondry ou encore la trilogie Matrix des frères Wachowski qui ont su évoquer le rêve, l’imaginaire et même le fantasme. Mais je n’ai pas le souvenir d’avoir vu un film traitant de l’onirisme aussi extraordinaire, aussi bien d’un point de vu esthétique, que sur le choix des acteurs, ou encore sur les effets spéciaux impressionnant.
Il lui a fallu une dizaine d’années à Christopher Nolan pour pouvoir mettre en place ce grand projet qu’est Inception, et il a fallu à Leonardo DiCaprio un mois avant de bien comprendre le scénario ! Et le résultat est époustouflant : des décors d’une beauté bluffante sortant tout droit de l’imagination de Nolan, une musique prenante composée par Zach Hemsey, et enfin des acteurs qui ont tout a fait leur place dans ce blockbuster. Des acteurs fétiches qui reviennent d’ailleurs souvent dans les films de Nolan, je pense particulièrement à Michael Caine qui apparaît notamment dans Le Prestige, Batman Begins, The Dark Night, ou encore Inception.
Lorsqu’on sait que pour produire Inception il a fallut 200 millions $ on comprend, après l’avoir vu, pourquoi. En fait pour bien vous expliquer ce qu’est ce film il faut tout d’abord fermer les yeux et s’imaginer être dans un labyrinthe, avec plusieurs étages. Un labyrinthe complètement imaginé par son rêveur (dans ce cas la : vous !) avec des immeubles de toutes formes, vous pouvez faire apparaître les personnes de votre choix, leur faire faire ce que vous souhaitez, vous êtes un peu le maître de ce labyrinthe. Dans le cas d’Inception Dom Cobb (Leonardo DiCaprio) est le « Deus ex machina » du rêveur. En effet, il s’infiltre dans les rêves de sa cible pour enfin le manipuler à sa guise. Je suspecte même Nolan d’avoir puiser quelques références au théâtre grec, mais c’est une toute autre histoire, ce serait trop long à analyser.
Ce film est, pour finir, un rêve éveillé : il nous emmène dans des endroits encore jamais explorés, il nous fait voyager, développe notre imagination et notre réflexion. Au début je me suis sentie larguée par l’histoire, je ne comprenais pas où Nolan voulait en venir mais, comme le train de son conte, il a réussi à me récupérer en marche et il est parvenu à m’emmener à bon port, avec certes des embuches et des secousses, mais toujours (in)consciente.