Un film avec beaucoup d’ambition, où comme dans Matrix l’originalité du scénario nous fait accrocher d’entrée. Au départ tout y est parfaitement distillé : scènes d’actions simple et efficace, la complexité de la situation s’estompant de façon simple et ingénieuse, tout cela couplé à une réalisation bien léchée. Bref, on reconnait vite les signes avant coureur d’un chef d’œuvre, du coup, un léger sourire commence à poindre, on redresse vite son dossier, on écarquille bien les yeux, on repousse gentiment la main douce, posée sur sa jambe, objectif « j’en rate pas une miette ». Seulement, le chef d’œuvre annoncé ne prendra jamais forme. Une fois les règles du jeu fixées, l’équipe formée, l’objectif final énoncé, La lourdeur du scénario commence à se faire relativement sentir. Les scènes d’actions deviennent plus James-bondienne que James-bond et tout aussi invraisemblables (John Woo sort de ce corps !!!). Encore des méchants qui rateraient un éléphant dans un couloir, que dis-je, une baleine dans une baignoire !!! On commence à se demander si on n’est pas en train de mater Inception 3, 3ème volet d’une série à succès, voué à la surenchère. C’est non pas le tournant, mais le carrefour du film. Car comme au milieu d’un film français, on se met à réfléchir aux alternatives qui nous restent. Les plus amoureux tenteront de reconquérir cette main douce égoïstement abandonnée 1 heure 30 plus tôt, les plus pragmatiques iront chercher un doliprane, et les plus feignants glisseront dans un monde onirique bien moins hollywoodien, mais bien plus réel et il faut l’espérer fantaisiste que celui qui leur est proposé. Car après la lourdeur du scénario, l’autre défaut majeur du film est bien là. On ne se sent finalement jamais vraiment dans un rêve. Une nouvelle fois, à l’instar de Matrix, le monde qui s’offre à nos yeux ressemble comme deux gouttes d’eau au monde réel, ce qui avait du sens dans Matrix mais aucun dans Inception. Il manque cet effet flouté, focalisant sur des détails, caractéristique aux rêves (Moi c’est comme ça que je rêve en tout cas). On aurais pu imaginer un travail sur l’image plus original, dans la même veine que celui appliqué aux scène où Frodon porte l’anneau par exemple. Enfin n’importe quoi, mais quelque chose d’autre que ce qui nous est présenté. Après 2h20 de travail sur notre « conscient », malgré un Di Caprio toujours aussi talentueux, aidé d’un déluge d’effet spéciaux, on retiendra une idée de base générale intéressante, des scènes à la réalisation irréprochable (Quel combat dans l’hôtel !!!), noyées dans un monde peu ressemblant au rêve, manquant d’imagination et un scénario un peu trop complexe, voir invraisemblable. Il aurait pu se tenir fièrement dans ma DVDthèque à côté de Matrix premier du nom, il siègera finalement à côté du 3. Un chiffre qui lui sied à merveille, puisque c’est le nombre d’étoiles que je lui décerne et surement le nombre de fois qu’il faut le visionner pour en saisir toute la subtilité. Après ce que j’en dis… :) Bien a vous amis cinéphile