Typiquement le genre de films qui laissent une bonne partie de la critique et du public sur le carreau : du coup ceux-ci s'empressent de crier au génie... Déjà mieux que ses Batman (difficile de faire pire en même temps), on retrouve un Christopher Nolan en grande forme pour un film d'action relativement sophistiqué. «Inception» c'est du divertissement qui force un peu le spectateur à suivre l'histoire pour comprendre ce qui se passe à l'écran à tel ou tel moment. De là à crier au chef-d'oeuvre, ou même à parler de film intelligent... Nolan, comme à son habitude, joue au petit malin et flatte quelque peu le spectateur. Mais pour un cinéaste qu'on qualifie à tour de bras de génie, il est dommage qu'il n'ait pas grand chose d'autre à nous proposer que des effets spéciaux bluffants (à vrai dire seul réel intérêt d'«Inception») et une intrigue tordue... Pour le reste c'est du conventionnel à tout va : jeu des acteurs, pseudo-sentiments, musique bio-dégradable, scènes d'action avec cette fameuse caméra tremblotante, bullet-time, histoire d'amour pas toujours très crédible, clichés à la pelle... et puis Marion Cotillard, horrible tête à claques! Et « Non, je ne regrette rien » qui tourne en boucle, au secours! Tout est strictement rangé à sa place, rien de dépasse, les personnages sont complètement superficiels, mis uniquement au service du supposé casse-tête que constitue «Inception». Rien à signaler donc, Di Caprio nous refait une fois encore le numéro de l'acteur habité mais qui ne laisse passer finalement que bien peu de sentiments, la mise en scène est tout sauf personnelle (excepté la passion qu'a Nolan pour les buildings), le reste du casting fait plus ou moins de la figuration, le temps est long, très long mais heureusement après 1h00-1h30 de film le suspense prend et nous amène vers cette fin supposée tout remettre en question et nous faire sortir de la salle tous chamboulés... oui mais finalement on s'en fiche! Ce genre de longs métrages demeure d'une vacuité assez stupéfiante, si ce n'est qu'ils sont prétexte à se déplacer en salle pour aller voir des effets spéciaux plus ou moins impressionnants. Pour le reste, c'est du niveau du film du dimanche soir, ou presque. « Un film qui, loin d'être intelligent, n'est que l'idée que se fait un imbécile d'un film intelligent » (Will Self). [0/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/