Inédit en France, Get low est un film indépendant américain qui a pourtant récolté plusieurs nominations ainsi que le prix du meilleur premier film au Independent Spirit Awards 2011. Réalisé par Aaron Schneider qui a travaillé auparavant comme Directeur de la photographie sur des séries comme Supernatural et Murder on ou sur des films comme Titanic, Get low se distingue par un scénario original basé, paraît-il, sur une histoire du folklore américain. Ce qu'on remarque d'emblée avec ce jeune cinéaste, c'est qu'il tente scène après scène d'imposer sa patte, un style encore balbutiant il faut l'avouer, mais plutôt intéressant. Cette volonté de s'approprier l'histoire est plus que louable mais s'avère parfois bancale et la sobriété adoptée par chacun des personnages, avares en paroles, provoque quelques longueurs qui pénalisent un peu la fluidité du film. Pour ce premier long-métrage sous la casquette du réalisateur, Aaron Schneider s'est offert un casting bien en phase avec ses aspirations cinématographiques avec dans le rôle-titre un Robert Duvall impeccable et un Bill Murray un peu en retrait mais assez à l'aise dans son rôle.
On peut toutefois regretter que les seconds couteaux ne soient pas plus travaillés à l'image du personnage de Mattie (Sissie Spacek) qui aurait pu être beaucoup plus impliquée dans le destin de Félix ainsi que celui du Révérend Charlie Jackson dont l'apparition aurait pu, quant à elle, être une bonne occasion d'en savoir plus sur le passé du héros.
Histoire de bien ancrer le film dans le folklore américain, Schneider n'a rien laissé au hasard et a bien su exploiter tous les éléments caractéristiques - voire clichés - inhérents à l'Etat du Tennessee de cette époque : nature sauvage, chevaux, séparation stricte entre la ville et la campagne sans oublier l'étroitesse d'esprit des habitants et la musique country-folk de rigueur. On chemine à vrai dire clopin-clopant vers l'issue du film, alternant les bons moments et approximations scénaristiques, pour un résultat prometteur mais non exempt de défauts.