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Estonius
3 272 abonnés
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3,5
Publiée le 26 juillet 2017
La maison Bonnadieu 3,5 Un film de Carlo Rim (1951) avec Danielle Darrieux et Bernard Blier. Le propos est intéressant mais mal maîtrisé, Le film nous propose une philosophie de la vie très libertine expliquant en gros qu'on peut tromper son conjoint tout en continuant à l'aimer. Il est dommage que cette saine réflexion soit assortie d'un gros bémol qui nous explique en fait que "cocu oui, mais pas avec n'importe qui". Il est également dommage que la démonstration soit si malhabile qu'on a par instants l'impression que le film se veut le défenseur de la fidélité conjugale alors que son propos n'est pas là du tout. De plus certaines séquences sont maladroites (la grand-mère conseil, la fausse maîtresse de Blier) en revanche spoiler: le mariage précipité et arrangé de Pascal constitue une charge contre cette institution (c'est bien pour l'argent que lui et Louisette l'acceptent !) Et puis c'est une comédie ou un drame ? Parfois on se demande ? On peut aimer cependant ce film pour ce qu'il aurait pu être, et puis il y a Danielle Darrieux, éblouissante, impériale, magnifique dans son rôle de bourgeoise à la cuisse légère. Elle sauve le film !
Un mélodrame bourgeois très théâtral et très daté. Les dialogues, souvent forcés, les bons mots plus ou moins faciles évoquent ceux d'Audiard pour le meilleur... et pour le pire. Le scénario retombe sur ses pieds à la fin mais se traîne parfois un peu. En revanche les comédiens, surtout Blier et Darrieux, sont savoureux. On se demande si Carlo Rim a voulu égratigner la société bourgeoise et ses moeurs hypocrites ou au contraire les banaliser, voire les justifier avec le personnage de la grand mère qui assume ses fredaines passées. "Ils vont en voyage de noces à Venise, comme tout le monde", il fallait oser le faire dire à un personnage du début du 20ème siècle quand la plus grande partie de la population n'avait pas encore de congés payés. Nous avons affaire à des bourgeois qui n'ont pas la moindre idée de la vie des pauvres, à commencer par celle de leur personnel domestique, et on a du mal à discerner le point de vue que le réalisateur porte sur eux...
13 583 abonnés
12 376 critiques
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2,5
Publiée le 1 juin 2014
C'est le second long-mètrage de Carlo Rim qu'il rèalise avec un certain entrain et avec une formidable justesse de ton chez Bernard Blier! Certes, avec Blier et Danièle Darrieux en tête de distribution c'est du velours! Lui s'appelle Fèlix dans le film, il est fabriquant de corsets et il sait très bien qu'elle, son èpouse Gabrielle, le trompe ènormement! Elle a le tempèrament pour ça alors que lui a plutôt la philosophie rèsiliè d'un cocu disons le! Mais comme on le prècise dans le film « Si tous les cocus se supprimaient, il ne resterait plus personne pour les enterrer. » . Ce genre de rèplique jauge toute l'histoire avec un plaisir èvident! Rim, auteur du scènario, des dialogues et de la mise en scène est ègalement l'auteur de la chanson du film interprètè par Mouloudji, « La Complainte des infidèles » , qui deviendra cèlèbre où des amants errants sont en proie à leurs tourments parce qu'ils ont aimè des femmes infidèles qui les ont trompè ignominieusement! Vous verrez aussi Michel François en très jeune amant de Darrieux et la piquante Françoise Arnoul en toute jeune employèe de maison, Berthe Bovy en grand-mère de la famille ainsi que Marthe Mercadier qui vient juste de nous quitter! Bref, une excellente distribution pour un film finalement typique de ces annèes 50 où les acteurs ètaient tout (surtout Blier) et le style du metteur en scène totalement à leur service! De Rim, on lui prèfère quand-même "L'armoire volante"...
Une réalisation très sage qui crée un petit décalage avec un sujet un peu subversif pour l'époque. Il y a le texte et les acteurs pour le dire donc c'est assez sympa à suivre. Visiblement le réalisateur ou le scénariste avaient quelques problèmes avec leurs femmes car ils font une fixette sur l'infidélité féminine.
Carlo Rim est surtout connu pour avoir commis un petit chef d'œuvre avec "L'armoire volante" où Fernandel était à la poursuite du cadavre de sa tante dissimulé dans une armoire. Le reste de sa courte filmographie est plus obscur. Ce film est typique d'un certain type de comédies réussies de l'après-guerre. Il faut dire qu'avec la splendide Danièle Darrieux au générique de ce vaudeville on envie presque le pauvre Blier dans sa condition de cocu. C'est encore une occasion qui nous est offerte d'admirer le talent multiforme du grand acteur qui passe tour à tour du pathétique au revanchard avec une agilité prodigieuse . Quand on y pense on se dit que ce grand acteur n'a pas eu la reconnaissance qui aurait dû le porter au niveau d'un Jouvet ou d'un Simon. Dans le rôle de la femme adultère qui se déride dans les bras d'un jouvenceau, Danièle Darrieux déborde d'une espiègle perversité qui la pousse à mentir de manière éhontée avec la plus charmante des candeurs. Dans des décors chaleureux, les comédiens prennent un plaisir évident à nous jouer les tourments de l'amour conjugal tel qu'il se pratiquait à la fin du XIXème siècle. Dans ce monde de conventions où l'époux trompé est surtout marri de l'être par un galopin, tout rentrera dans l'ordre quand madame réorientera ses pulsions vers un ténor en tournée. Ouf, l'honneur est sauf, Blier peut se rendormir tranquille!
La mise en scène est classique et manque de rythme mais le scénario est aux petits oignons et les acteurs tous impeccables. Mention spéciale au toujours génial Bernard Blier qui est là vraiment au meilleur de sa forme et attachant en cocu qui se sait cocu. Loin d'une quelconque condamnation bien-pensante de l'infidélité, le film en fait au contraire l'éloge tout en évitant de rendre ridicule le personnage du mari trompé. Ce serait même plutôt le contraire car ce dernier en ressort grandi pensant plus au bonheur de sa femme qu'à ses infidélités comprenant que la fidélité de coeur est plus importante que l'infidélité du reste du corps (bien que ce soit mieux si l'amant est prestigieux !!!). Une leçon que devrait méditer les réalisateurs et scénaristes des comédies américaines d'aujourd'hui contenant à ce sujet un fond nauséeux de puritanisme. En tous les cas, "La Maison Bonnadieu" est une bonne comédie au message intelligent.
De même qu'on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui, ce film nous apprend que tous les hommes doivent être cocus mais pas par n'importe qui : lorsque la respectable Mme Bonnadieu (Danielle Darrieux) faute avec un petit jeunot qui n'est autre que le fils de la tenancière du Grand Café, sa grand-mère, elle-même à la cuisse autrefois fort légère, vient la recadrer en organisant le mariage du gode(lureau) avec la petite bonne (Françoise Arnoul) – que Monsieur le Cocu dotera pour l'occasion – bien contente de sauter sur l'occasion. Madame se consolera, le soir même des noces, avec le soprano venu chanter aux noces. Ouf ! La morale est sauve : la déchéance de classe n'est plus et M. Bonnadieu est enfin cocu comme il faut.
Du bon cinéma à la française, ni plus ni moins. C'est vrai que d'une part tout ceci est très classique, pour ne pas dire académique, mais en définitive l'ensemble est suffisamment bien fait et bien écrit pour que cela ne soit jamais vraiment un problème. Le soin apporté à chacun des personnages est également réel, mais c'est finalement surtout la morale (ou plutôt le manque de morale en l'occurrence) qui nous séduit, loin du puritanisme que l'on aurait pu craindre à un moment. Bref, pas de grand moment de cinéma en vue donc, mais une oeuvre bien réalisée, bien jouée et sans fausse note : ne boudons pas notre plaisir.
Voici un film tout a fait satisfaisant où l'intelligence règne,c'est « jubilatoire » et notre bon Bernard Blier,ici particulièrement en forme nous en donne pour notre argent. Un moment de plaisir intellectuel jouant sur la morale et les moeurs du moment. De très belle trouvailles cinématographiques parsèment l'ensemble telle que la valse des mannequins supportant les corsets neufs des bourgeoises de la ville. Après s'être bien amusé,une analyse rétrospective du film est plus douloureuse car le héros est vraiment un héros contre emploi proche du ''Cocu magnifique''. On a mal pour lui de le voir si faible avec son épouse qui pousse vraiment le bouchon trop loin ,elle le fait d'ailleurs sans grande conviction ,du bout des lèvres. Danielle Darrieux si vivante dans la majorité de ses films est ici terriblement théâtrale,elle joue un rôle et cela se voit énormément ,à tel point que cela m'a gêné. Par ailleurs,je préfère Carlo Rim dans son sketch des « 7 péchés capitaux » ou dans son merveilleux ''l'armoire volante'' qui convient si bien à Fernandel d'abord et à Berthe Bovy ensuite.Cette même Marthe Bovy ,qui ici joue la grand mère (''l'Amour c'est comme les moustiques,on le tue à coups de chaussons'') et qui fait décoller le film à son arrivée. Françoise Arnoult ,toute jeune et joufflue, dans un rôle effacé attire déjà les regards.