Dans les diptyques surprenants, Centurion vient compléter L'aigle de la neuvième légion; sorte de prologue aux actions rédemptrices d'un Channing Tatum en quête de revanche ( avec quelques éléments empêchant la cohésion totale ), Centurion préfère la fureur sanglante à la quête grandiose ( qui manquait d'ailleurs de souffle dans The Eagle, de son titre anglais ). Survival violent entre deux peuples bestiaux, il nous propose des combats mâtinés de sang numérique à gerber et de démembrements tous plus spectaculaires les uns que les autres. Car si le film pourra prendre des airs de sous-300, il trouvera rapidement ses aises en nous proposant une intrigue bien menée ainsi qu'un rythme intense pour une chasse à l'homme véritablement passionnante. Brutal au point d'en devenir jouissif, Centurion marque l'apogée de la violence guerrière la plus absolue. Très bien porté par un Michael Fassbender toujours aussi charismatique, le film impressionne d'autant plus lorsque l'on connaît son faible budget : 12 millions de dollars pour une oeuvre si réussie, pour un film à ce point passionnant, intense et divertissant, cela prouve bien qu'il ne faut pas des milliards pour plaire au peuple. Prenez en de la graine, vous là, les blockbusters vides et identiques les uns aux autres. Très intimiste où L'aigle de la neuvième légion se voulait plus épique, Centurion se veut aussi largement meilleur. Fait avec moins de budget, il est plus bref et plus maîtrisé que son frère inavoué : ses acteurs charismatiques lui apporteront une touche d'efficacité supplémentaire. Outre Fassbender, on comptera également le seul rôle de gentil de Dominic West ( connu pour avoir joué dans 300, notamment ) et la très charismatique Olga Kurylenko, simplement parfaite dans son rôle de chasseresse. On pourra lui reprocher quelques maladresses d'écriture, notamment au niveau de ses dialogues qui manquent parfois de finesse, mais la qualité globale restera fort honnête. La bande-son offrira du rythme à un film qui n'en manquait déjà pas, parfaitement soutenu par une mise en scène pleine de maîtrise et de moments forts. C'est intense, c'est barbare, sanglant et sans concession, en bref, c'est tout ce que l'on demandait d'un péplum version survival.