Alors que la reprise est difficile pour Schwarzy, que les temps sont durs pour Bruce Willis qui aura finit par se ridiculiser dans un cinquième opus de Die Hard pitoyable, restait au menu des papys guerriers Sylvester Stallone. Ce dernier, ayant parfaitement réussi les précédentes reconversions de ses personnages cultes de Rocky et Rambo, ayant été la tête pensante du concept des Expendables, l’on attendait mieux de lui que de la part de ces deux acolytes. Si du Plomb dans la tête n’est pas foncièrement mauvais, il n’est pas non plus un film d’une grande prestance alors que justement, Stallone faisait figure de leader dans le marché des légendes de l’action. C’est sans doute son scénario bidon, sa photographie façon téléfilm et ses seconds rôles foireux qui font que l’on ne peut pas réellement apprécier cette nouvelle apparition du grand Stallone.
Oui, si le bonhomme est funky, qu’il joue d’auto dérision, à l’image de ce portrait tiré de Rambo First Blood que l’on remarque deux fois au long du film, le reste ne suit pas vraiment le mouvement, à l’image de son compagnon d’infortune, inspecteur de police asiatique franchement décevant. L’ami Stallone, lui, joue les gros bras peu délicat, offrant à l’image de ces prestations toutes récentes, quelques belles démonstrations physiques qui démontrent bien sa supériorité athlétique sur ses concurrents, la soixantaine passée. Pour ainsi dire, si le film n’est pas convainquant, il n’en reste pas moins un bel hommage à la carrière de Stallone, riche et musclée, même si une grande partie de son œuvre aura subit moquerie et reproche.
Walter Hill, à la réalisation, fait preuve de quelques idées visuelles intéressantes, tout en offrant, en contre partie, un film malheureusement formaté pour la télévision. Oui, difficile de ne pas faire le rapprochement entre Du plomb dans la tête et un bête épisode de Walker Texas Rangers. Honnêtement, sans Stallone, le film n’aura jamais vu le jour sur grand écran, à l’inverse d’un dernier Rampart, pas concluant non plus, mais lui, destiné très clairement aux salles obscures. L’on notera par ailleurs que la confrontation à la hache finale, pas mauvaise soit dit en passant, rappelle forcément le final d’un certain Cobra, ou Stallone lui-même endossait le costume d’un flic bourrin travaillant sous le même syndicat qu’un certain inspecteur Harry.
Bof, oui, mais pas non plus vide du sens du fait de cet autodérision dont fait preuve Stallone, Walter Hill n’étant qu’au service de son acteur. Les anciens aficionados du bonhomme y trouveront leur compte, les amateurs d’action en général aussi. Pour les autres, le chemin ne passe pas dans le coin, inutile de faire le détour. Finalement, dans l’accomplissement de son autodérision, l’acteur phare du film n’oublie pas de sortir quelques lignes de dialogues à la hauteur de celles de ces films précédents, mordantes en somme. Drôle de concept que ce retour en arrière des rides plain la gueule, mais pourquoi pas. 08/20