Du plomb dans la tête est un métrage d’action typique de Walter Hill, qui revient ici avec un film violent, pas trop mal emballé, quoique finalement quelconque en dépit de son casting et de son budget.
Le casting justement est sympathique, avec un Stallone constant, pareil à lui-même, endossant le rôle d’un truand pas si méchant que cela, avec une pointe d’humour noir, et toujours dans le registre musclé qui lui va. Il est à l’aise, crédible, et reste l’atout principal du film. Il est entouré d’acteurs très corrects. Sung Kang ne démérite pas quoique je ne l’ai finalement pas trouvé des plus utiles, Jason Momoa est un peu monolithique mais cela colle à son personnage, et il y a quelques seconds rôles surprise, comme Slater qui nous gratifie d’une apparition.
Le scénario est simpliste, et pas très bien mené en fait. Le film est court, il y a de l’action, quoique rien de très impressionnant non plus, et on ne s’ennuie pas, mais l’histoire est brouillonne, tout en étant d’une simplicité confondante. En fait le film se limite à une succession de règlements de compte, point barre. Peu de liant, peu de substance, et un faux buddy-movie qui ne retrouve pas, pour comparer à un autre Hill, l’efficacité de Double Détente par exemple. En clair c’est nerveux et brutal, mais si c’est acceptable chez un Seagal par exemple, dont c’est la marque de fabrique, on attend plus d’un film avec 55 millions de budget et Hill aux commandes.
Celui-ci propose une mise en scène efficace, redoutable dans les scènes d’action, de fusillade, on retrouve vraiment un des réalisateurs spécialiste de ce registre, et il s’en donne à cœur joie, dans un style sobre et direct qui sied bien à l’ensemble. On regrettera néanmoins que le film, esthétiquement parlant, tant dans ses décors que sa photographie ne fasse pas vraiment d’efforts, et restent appréciable mais sans plus. Il y a un déficit d’ambiance dans Du plomb dans la tête, avec un ensemble qui fera trop penser à un DTV seagalien correct, mais pas à un vrai film de cinéma. Là-dessus c’est ennuyeux quand même. Sinon de bons morceaux de violence graphique dans le ton habituel du réalisateur qui plairont aux amateurs, tandis que la bande son n’offre pas des choses très mémorables.
Au final Du Plomb dans la tête est une série B passable, mais qui n’a rien d’exceptionnel ou de très vivifiant. Basique, sans réel propos en fait, le film peut heureusement s’appuyer sur ses bons acteurs, son rythme efficace, et une mise en scène qui fait mouche dans les moments importants pour surnager un peu au milieu du tout-venant. Mais enfin, je ne sais pas si au prix de 55 millions de dollars, ce n’est pas une victoire à la Pyrrhus. 2.5