2013 a très mal démarré pour le cinéma d’action. Si l’on s’extasie devant Django Uchained, Zero Dark Thirty, Lincoln ou encore Gangster Squad, les séries B n’ont pas encore eu leur chance. Ni leurs acteurs principaux, du coup ! Une remarque qui s’adresse notamment à deux films : Le Dernier Rempart, qui nous montrait un Schwarzy vieillissant et mou du genou qui aurait dû s’abstenir d’effectuer son come-back, et Die Hard 5, preuve indiscutable qu’avoir Bruce Willis dans la peau de John McClane n’était plus une valeur sûre même dans un film entièrement raté. Bref, du divertissement au final ennuyeux et loupé ! Maintenant, le sort des gros bras des années 80 repose sur Sylvester Stallone, l’acteur qui a relancé ce cinéma d’action avec John Rambo et la saga Expendables, et qui nous revient en solo dans Du plomb dans la tête. Résultat ?
À La Nouvelle-Orléans, un tueur à gages aide un officier de police du NYPD à retrouver le meurtrier de leurs collègues respectifs. Leur enquête va les conduire dans les hautes sphères du pouvoir à Washington.
Comme tous films de ce genre-là, on ne va pas s’éterniser bien longtemps sur un scénario aussi mince qu’une feuille de cigarette. Surtout si le personnage principal, un tueur à gages, mènent sa petite enquête pour retrouver et tuer les assassins de son coéquipier ! Une histoire qu’on nous a été rabattue des centaines et des centaines fois dans ce cinéma qui met encore en avant certains Van Damme et Seagal. Mais ce qui sauve l’ensemble, c’est bien la présence de Stallone. Dès lors, on sait à quoi s’attendre : des répliques connes qui font sourire, un protagoniste bourrin qui ne pense qu’à faire la peau aux méchants, un face-à-face entre deux mastodontes, de l’humour de « gros bras »... Et Du plomb dans la tête réunit tous ces détails, sans en oublier un seul ! C’est crétin mais c’est bon : on se marre bien ! Cependant, il faut reconnaître que ce film se détourne également de ces semblables de part quelques clichés qui sont évités (le personnage principal qui ne change pas à la fin, la relation avec son nouveau partenaire qui ne se bonifie pas, Stallone cassant le délire de son adversaire qui partait dans une discussion sans queue ni tête, une scène de torture vraiment abrégée, l’homme de main se retournant contre son employeur...). De plus, le script ne s’attarde pas trop sur l’âge de Stallone (juste quelques vannes), n’allant pas jusqu’à une surdose indigeste que nous avait fourni Le Dernier Rempart. Allant même jusqu’à se moquer de la place de la technologie moderne dans la société par le biais d’un portable. Ainsi, pas besoin de se prendre la tête : on est là pour s’amuser ! Et le film remplit son cahier des charges scénaristiques plutôt bien !
Bien entendu, il ne faut pas non plus chercher des interprètes à la Shakespeare du côté du casting. Soit les comédiens sont nuls, soient ils se délectent de leur rôle respectif. C’est plutôt sur cette option que se présentent à nous les comédiens. Bref, Stallone fait du Stallone, (sorti tout droit de la saga Fast & Furious) Sung Kang s’en sort pas mal, Sarah Sahi pétille, Jason Momoa étonne dans ce rôle qui lui colle à la peau (pour rappel, cet acteur était l’une des causes de la chute du reboot de Conan) et Christian Slater s’éclate comme un gosse. Que demander de mieux dans ce genre de film ?
De plus, Du plomb dans la tête sonne le retour de Walter Hill, réalisateur de buddy movies cultes des années 80 (48h et sa suite 48h de plus, Double Détente...), qui nous revient donc avec ce genre qui lui est attitré. Et il faut bien qu’à 70 ans, le cinéaste en a encore sous le capot ! Si l’on peut se demander l’intérêt d’utiliser un filtre spécial pour quelques flash-backs inutiles pour l’histoire et un certain manque de mise en scène pour les moments « calmes » du film (retirant le côté bd de l’œuvre d’origine dont le film est une adaptation), les quelques séquences d’action surprennent de par leur efficacité (caméra, montage et bruitages), montrant à quel point Stallone, malgré sa soixantaine, peut encore se défouler tel un mastodonte qui envoie des coups du puissance démesurée. Et avec Jason Momoa comme adversaire, leurs affrontements (malgré un final expédié à la va-vite) sont synonymes de véritables combats de titans !
Navet sur le papier, Du plomb dans la tête se révèle finalement être un bon nanar brutal, violent, efficace et fun, à l’image de Stallone qui est parvenu à se relever après avoir affronter les années qui nous font tous vieillir. S’il n’es pas exempt de défauts et n’est pas de taille face à quelques Rocky, Rambo, Demolition Man et Expendables, Du plomb dans la tête reste une série B honorable, essuyant d’un coup les immenses déceptions qu’ont été Le Dernier Rempart et Die Hard 5. Comme quoi, le temps des gros bras des 80’s n’est pas totalement révolu !