Après Schwarzie (« Le Dernier rempart »), Bruce Willis (« Die Hard 5 »), et avant Statham (« Parker »), c'est au tour du patron des « Expendables », Sylvester Stallone, de s'aventurer en solo. « Du Plomb dans la tête » est un film policier américain de Walter Hill, de retour après 6 ans d'absence sur les écrans, pour cette adaptation ciné de la bande dessinée française éponyme d'Alexis « Matz » Nolent et Colin Wilson aux éditions Casterman. On notera côté crew la présence du mogul Joel Silver d'une part, via sa boîte de production Dark Castle Entertainment, et d'autre part le duo à l'origine de la série teenagers « Smallville » Afred Gough & Miles Millar.
« Du Plomb dans la tête » fonctionne sur la base d'un scénario des années 90 tendance film d'action testostéroné absurde où un tueur à gages s'acoquine d'un flic intègre pour dézinguer des vilains.
Voilà en une ligne le résumé des aventures de nos deux personnages.
Si l'on connaissait par cœur les long métrages avec personnage féminin écervelé et inutile, avec « Du Plomb dans la tête », nous découvrons avec pitié le buddy movie où l'un des membres de la paire ne sert strictement à rien, en l'occurrence le policier interprété par Sung Kang, échappé de la saga « Fast & Furious ».
Stallone a jeté son dévolu sur Walter Hill, auteur de l'excellent buddy movie « 48 heures » et de sa suite « 48 heures de plus », ainsi que de l'agréable western « Geronimo ». Hélas, Walter Hill n'est pas le cinéaste missionnaire du renouveau de la série Z classe qu'on attendait. Son « Du Plomb dans la tête » est un nanar ahurissant de débilités et d'idioties en tout genre, qui aurait certainement pu être réalisé par n'importe quel tâcheron hollywoodien contemporain.
« Quand j'aurai besoin de ton avis, je t'offrirai un cerveau » scande Adewale Akinnuoye-Agbaje à Jason Momoa, résumant involontairement et à peu près correctement le degré d'intelligence du film.
Séquences répétitives (le flic qui appelle ses supérieurs pour avoir des renseignements sur la personnalité des bad guy), humour au rabais & vannes qui tombent à plat (au bout de la 10è fois, on a compris que Sly avait pris de l'âge ou que Kwon était le gentil flic), punchlines pour idiots de base, BO instrumentale avec harmonica!, air grognon de Stallone, montage à la Tony Scott...rien à sauver !
Comparativement, Schwarzenegger lui, au moins, a eu la décence d'assumer, de ne pas se prendre le chou et de se faire plaisir.
En bonus, la présence de Christian Slater, condamné à errer dans les pires nanars inimaginables, qui se demande lui-même ce qu'il vient foutre ici.
Comble du supplice : un duel final à la hache bas de gamme, entre un Stallone incroyablement vieillissant et un Jason Momoa inexpressif, taillé pour figurer au générique du troisième volet Expendables.
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